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Les étudiants grecs luttent contre le néolibéralisme
dimanche 4 février 2007, par
Un mouvement victorieux
Le mouvement étudiant en Grèce continue contre l’application de la politique néolibérale du processus de Bologne par le gouvernement. En Mai et juin 2006, des milliers d’étudiants ont manifesté et la quasi-totalité des facs en Grèce a été occupée, contre ces plans. Les mesures prévues incluaient la réforme de la constitution pour permettre la création d’universités privées, la professionnalisation de l’université ; le renforcement des mécanismes d’exclusion (imposer des limites dans la durée des études, ce qui n’existe pas actuellement) et la remise en question du statut de liberté dans les universités grecques (la police n’a pas le droit d’entrer dans un espace universitaire, sous aucun prétexte). Le résultat de ce mouvement a été le recul du gouvernement qui a annoncé que ces mesures étaient reportées.
Une nouvelle offensive…
Maintenant la droite, en alliance avec la direction de la social-démocratie, repasse à l’attaque et annonce que la réforme constitutionnelle, ainsi que les autres réformes auront lieu pendant les mois de Février et de Mars. Réunis en assemblées générales, les étudiants essayent de reconstruire un mouvement contre cette attaque néolibérale. EAAK, un front politico-syndical étudiant de la gauche radicale, malgré ses problèmes, se trouve à l’avant-garde de cet effort. En même temps, les forces syndicales de la droite essayent de mener une propagande pour la réforme et de décourager les étudiants (notamment sur le risque de rater leurs examens).
...qui relance le mouvement !
Le 17 janvier, plus de 15 000 militants ont manifesté à Athènes pour défendre l’éducation publique et leurs droits. Une semaine après, ils étaient encore plus, dans toutes les villes de Grèce. Plus de 300 facs sont déjà occupées. Les syndicalistes de la social-démocratie ne semblent pas capables d’arriver à une rupture avec la direction du PS. En plus, les militants du PC avancent sans aucun projet et s’efforcent de canaliser le mouvement pour éviter les ¨extrémités¨ et garder leurs liens avec les militants de base. Tout cela, dans une ambiance d’hostilité des médias, mais de soutien (silencieux jusqu’à maintenant) de la majorité de la société. Quelques syndicats ont déjà pris quelques petites initiatives en solidarité avec les étudiants. Les professeurs des universités et de l’enseignement secondaire sont les premiers syndicats à se mobiliser.
Vers une résistance à l’échelle européenne
La lutte des étudiants grecs, étant difficile, est aussi cruciale au niveau européen. La Grèce est l’un des quelques pays où le processus néolibéral de Bologne n’est pas encore appliqué à grande échelle. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir jusqu’à la victoire de ce mouvement, mais une telle victoire pourrait aussi inspirer les luttes étudiantes dans les autres pays de l’UE contre l’attaque du Capital.
Andreas, [Orsay - École Polytechnique d’Athènes]