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Actualité de l’oppression des femmes

dimanche 4 février 2007, par JCR-RED

L’histoire de l’humanité est présentée comme étant uniquement réalisée par des hommes. Les femmes ont pourtant contribué aux grandes luttes. Chaque fois que le rapport de force s’est déplacé au profit de la classe ouvrière, les femmes ont participé.

Première ligne des révolutions…

Le 8 mars 1917, Journée internationale des femmes, aucune organisation ouvrière n’appela à la grève… à Saint-Pétersbourg les ouvrières (notamment du textile) quittèrent le travail et descendirent dans la rue, c’était le début de la révolution Russe. Les femmes ont pris leurs responsabilités aussi bien pendant les grèves de juin 1936, que dans les milices pendant la guerre civile espagnole ainsi que dans les luttes de libération nationale (Vietnam, Nicaragua, Chiapas,)
Inversement, chaque fois qu’une contre-révolution se produit, ou que la force du mouvement ouvrier diminue, le sort des femmes se dégrade. Exemple en Espagne, quand les milices ont été réformées par les staliniens, les femmes n’avait plus le droit de ce battre et ne pouvaient plus qu’assumer les tâches… médicales et culinaire !

Premières victimes des reculs sociaux…

Les femmes qui furent à l’origine de nombreuses avancées technologiques qui permirent à l’humanité de développer l’agriculture sont aujourd’hui les premières victimes des attaques de la classe dirigeante. Elles occupent une place spécifique dans la classe ouvrière au sens large du terme. En effet les femmes occupent les boulots les plus précaires. 60 % des emplois peu ou pas qualifiés sont occupés par des femmes et les femmes composent 55 % des CDD. Elles subissent des inégalités salariales. Les salaires des femmes sont 30 % plus bas que ceux des hommes et les postes qu’elles occupent (secrétaires, infirmières, ouvrières du textile, etc) ne font pas l’objet de primes car jugés « typiquement féminins » et donc ne méritant même pas un extra à leurs salaires bien bas. D’autre part les patrons ont pris l’habitude, si deux conjoints travaillent dans une même boite de licencier la femme et de garder le mari. N’oublions pas l’actualité, que ce soit ARENA ou d’autres boites, les femmes sont en haut de la liste pour les charrettes de licenciements et de « plans sociaux » souvent après des décennies de travail éreintant et abrutissant au SMIC (qui on le sait ne permet pas de vivre correctement dans ce pays). Les femmes sont mises aux postes de travail les plus pénibles pour être exploitées puis licenciées comme des kleenex. Les femmes constituent, pour le patronat une main-d’œuvre d’appoint dont il se sert pour revoir à la baisse l’ensemble des acquis sociaux.

.. les femmes travaillent toujours double !

Il ne faut pas oublier que cette souffrance dans le travail s’accompagne d’une oppression spécifique. À la fin de la journée de travail il faut en plus s’occuper de leurs enfants, du ménage, de la cuisine et des tâches ménagères qu’elles effectuent encore aujourd’hui à 80 % même après les luttes féministes sur l’avortement, la contraception et les salaires qui ont eu lieu dans l’après 68. Cette situation est aussi la cause de leur fragilisation face au patronat car pour s’acquitter de leur « rôle » de mères elles doivent accepter des contrats précaires. Mais du fait de leur précarité elles se voient obligées de se replier vers la sphère de la famille. Ainsi s’enclenche un cercle vicieux qui les enferme dans la précarité et ce que Lénine appelait « l’esclavage domestique ».

Aujourd’hui, après les remises en cause des différents acquis notamment de l’IVG (amendement Garrault, manif anti-IVG de plus de 3 000 personnes à Paris sans contre manif,), il est temps d’établir une réponse politique forte face aux violences sexistes. Nous n’aurons que ce que nous prendrons…

Louis et Sylvain, [Toulouse]

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