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En Europe, la lutte doit continuer  !
dimanche 4 février 2007, par
Même si l’avortement est autorisé dans une majorité de pays européens, il reste très restreint en Irlande, en Pologne et au Portugal. Cependant dans ces trois pays la situation semble évoluer depuis quelques temps.
La lutte paye au Portugal
Un referendum sur la dépénalisation de l’avortement aura lieu le 11 février, et ne sera validé que si la participation atteint les 50 %. En 98 les Portugais avaient rejeté l’avortement lors d’un premier referendum, par une faible majorité, avec un taux de participation très faible (environ 40 %).Dans les hôpitaux portugais, on ne pratique que quelques centaines d’interruptions thérapeutiques par an. Les avortements clandestins – la plupart réalisés par des non professionnels – sont évalués à 20 000 par ans. Quelques milliers de femmes se retrouvent à l’hôpital à cause de complications, certaines en meurent. Ce referendum, qui pourrait aboutir à la légalisation de l’avortement est le résultat de plusieurs années de luttes féministes. Aujourd’hui en Portugal, avorter ou pratiquer un avortement est passible de prison ferme.
L’avortement encore considéré comme un crime
En Irlande, la réglementation sur l’IVG est l’une des plus dure d’Europe (jusqu’à 12 ans de prison pour avoir avorté), il est interdit sauf si la vie de la mère est en danger. Tous les ans, plus de 7 000 Irlandaises font le voyage pour avorter en Angleterre. Le voyage et l’intervention sont entièrement à leur frais (l’intervention coûte de 640 à 1 120 euros, plus le prix du voyage).
Tout reste à gagner !
En Pologne, l’avortement était légal jusqu’en 1993, il n’est aujourd’hui autorisé que dans 3 cas : lorsque la santé de la femme est menacée, en de maladie incurable du fœtus, en cas de viol ou d’inceste. Néanmoins, de nombreuses femmes se trouvant dans l’un de ces cas se voient refuser le droit d’avorter dans les hôpitaux publics. Des associations comme « women on waves » organisent des avortements à bord d’un bateau, ce qui a le mérite de provoquer le débat, même si la répression, notamment de la part de l’église, est forte.
Toutes les 6 minutes, quelque part dans le monde, une femme meurt des suites d’un avortement illégal et dangereux. Dans des pays où l’avortement est illégal les premières victimes sont toujours les plus pauvres. En Irlande, au Portugal et en Pologne, les lois restrictives sont contestées, et c’est par la lutte que les femmes obtiendront la légalisation de l’IVG et le droit à disposer de leur corps.
Lucie, [Jussieu]