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La situation des lesbiennes
dimanche 4 février 2007, par
Les hommes conçoivent difficilement l’existence de l’oppression des femmes, d’une part, parce qu’ils ne la subissent pas, et d’autre part, parce qu’ils en sont généralement les auteurs, du fait de leur statut de mâle dominant.
Une double oppression
Pour pouvoir parler des lesbiennes et de l’oppression spécifique qu’elles subissent, il faut tout d’abord parler des femmes, car dans la société dans laquelle nous vivons, avant même de subir une quelconque oppression en tant que lesbiennes, elles subissent une oppression en tant que femme.
Parce que ce sont des femmes…
On leur apprend dès leur plus jeune âge qu’il faut jouer à la poupée, jouer à la dînette, jouer à la marchande, jouer à la ménagère, jeux d’enfant qui sont un conditionnement parfait de la femme au foyer ou de la caissière d’hypermarché. Mais tout ceci est bien entendu « normal », c’est inscrit dans les mœurs de notre société, tout comme il est inscrit qu’une femme, pour être épanouie, doit se marier, et avoir des enfants, avec un homme cela va de soi. Les femmes sont donc moins bien payées que les hommes, presque condamnées à avoir une vie de famille hétérosexuelle car elles se doivent de rentrer dans la norme.
...et que leur sexualité ne plaît pas à tout le monde
Lorsqu’en plus d’être une femme, on a le malheur d’être homosexuelle, on subit d’une part (heureusement ce n’est pas le cas systématiquement) une pression de la part de l’entourage familial, en premier lieu des parents, d’autre part une oppression de la part de la société : une lesbienne ne peut pas avoir de sexualité. Comment deux femmes peuvent-elles se faire jouir sans phallus ? C’est un grand mystère pour l’homme, plus qu’un mystère, c’est impossible. De plus, lorsqu’on est une lesbienne « butch » c’est-à-dire masculine, nous sommes sujettes aux agressions lesbophobes d’une part, et sexistes d’autre part parce que nous n’en sommes pas moins des femmes et donc des objets sexuels prêts à servir et assouvir les pulsions sexuelles des hommes. Il serait temps que cela change…
Aurélie, [Strasbourg