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Débat
dimanche 4 février 2007, par
Candidature Bové : La position de la LCR.
José Bové vient d’annoncer sa candidature. Ce n’est qu’une candidature de plus qui va renforcer l’éclatement des forces du non de gauche. L’arc des forces du 29 mai n’a pas pu se rassembler autour d’un projet politique commun pour les prochaines échéances électorales.
Ce n’est pas en comptant sur l’audience médiatique d’un homme providentiel ni sur le succès d’une pétition électronique que ces divergences seront réglées. La LCR avait posé depuis un an la question fondamentale de l’indépendance vis-à-vis du PS. Ceux-là mêmes qui n’avaient pas voulu clarifier cette question, écartant la LCR pour préserver la direction du PCF, ne l’ont pas fait davantage lors de la réunion de ce week-end.
Aujourd’hui, ces désaccords se maintiennent et les principaux courants politiques du 29 mai ont fait des choix différents que ce soit PRS, le PCF ou les républicains de gauche. Dès lors, s’annoncer comme le candidat unitaire n’a pas plus de légitimité que l’auto proclamation de Marie-Georges Buffet. Ni vis-à-vis de tous ceux et celles qui se sont engagés dans la bataille du non de gauche ni vis-à-vis de la plupart des collectifs antilibéraux qui, au cours des derniers mois n’ont jamais voté sur cette nouvelle candidature, ce qui va les diviser davantage. José Bové, militant écologiste radical, n’est dès lors qu’un candidat de plus, celui d’un des courants politiques du non de gauche. Olivier Besancenot, avec la LCR, continue évidemment sa campagne pour défendre, face à Sarkozy et à l’extrême-droite, un projet anticapitaliste, un projet alternatif aux alliances institutionnelles autour du PS, projet sans lequel les espoirs issus du 29 mai ne trouveront pas de réalisation.
Communiqué de la LCR, Le 22 janvier 2007.
Le débat sur la candidature unitaire continue !
Après le coup de force raté du PCF pour imposer Buffet, la volonté de continuer des collectifs à conduit à l’organisation d’une nouvelle réunion nationale les 20 au 20 janvier. Entre-temps, une pétition électronique appelant à la candidature de Bové avait déjà réuni plus de 20 000 signatures.
300 collectifs étaient représentés. Certains voulaient obtenir le soutien à la candidature Bové, d’autres voulaient un candidat, d’autres encore étaient divisés. Une déferlante d’interventions s’est exprimée en faveur de la candidature Bové, soulignant qu’elle pouvait créer une véritable dynamique, focaliser les espoirs des classes populaires et constituer la seule possibilité pour les collectifs d’aller de l’avant. Certains, comme Salesse, ont tempéré les sentiments anti-organisations qui pouvaient s’exprimer en expliquant que l’on ne devait pas renoncer au projet d’une véritable alternative entraînant les forces de gauche, que la candidature Bové devait se fixer comme objectif de rallier les deux autres candidatures anti-libérales pour devenir « unitaire », être menée collectivement et s’adosser au programme de 125 propositions élaboré par les collectifs.
Finalement, Bové a apporté des clarifications sur les rapports au PS, soulignant l’incompatibilité de son orientation avec celle des collectifs anti-libéraux, et la déclaration finale, exprimant « l’impossibilité d’envisager un accord gouvernemental ou parlementaire avec le PS », constitue un appel envers la LCR qui demandait ces clarifications.
Toutefois, malgré la décision des collectifs, c’est Bové qui tranchera en annonçant s’il se présente le 1er février. Un comité de campagne sera constitué, sans que l’on sache qui le composera. Enfin, une question n’a pas été tranchée : cette candidature ira t’elle jusqu’au bout si elle se retrouve en concurrence avec Buffet et Besancenot ? Dans l’esprit d’un certain nombre de participants, c’est oui, notamment dans l’objectif de constituer un pôle entre le PCF et la LCR. Pour d’autres, la campagne Bové doit être menée dans une perspective unitaire, en s’adressant aux autres forces pour obtenir un accord tout en développant une large dynamique. Certains collectifs enfin ne prennent pas position pour un candidat mais chercheront à faire une campagne unitaire dans le but de parvenir à un accord entre le maximum des trois candidats anti-libéraux, voire à favoriser le vote « anti-libéral ».
Cependant, il est sûr qu’à l’échelle de millions de jeunes et de travailleurs de ce pays, les différences entre ces trois candidatures ne seront pas vraiment apparentes. La fragmentation favorisera le vote Royal, ce qui aboutirait à l’effet inverse de la démarche recherchée au départ et créerait un état de division et de démoralisation dans la période post-électorale.
En ce qui concerne la LCR, nous devons acter le fait que les clarifications vis-à-vis du PS ont été obtenues. Les conditions sont réunies pour que nous engagions des discussions sérieuses avec les collectifs et Bové afin d’envisager la possibilité d’une campagne commune. Nous avons par ailleurs un rôle décisif à jouer pour que la campagne Bové soit réellement collective et maîtrisée démocratiquement par les collectifs.
Cédric et Ambre, [Censier]