Le féminisme aux RIJ

Le camp international de jeunes est un moment dans l’année où l’on prend aussi le temps de discuter de questions spécifiques et d’expérimenter d’autres rapports entre les gens que ceux que nous subissons dans la société capitaliste. La question de l’oppression des femmes prend ainsi une place importante.

La place des femmes dans la société

Dans la société capitaliste, les femmes subissent une oppression spécifique. En effet ce sont les femmes qui assument la majorité du travail domestique, et celui-ci étant effectué dans le cadre de la famille, il n’est pas rémunéré. Il est considéré comme leur fonction principale et donc le travail salarié qu’elles effectuent n’est vu que comme un travail et un salaire d’appoint pour la famille. C’est ce qui justifie que le salaire des femmes soit en moyenne inférieur de 20 % à celui des hommes, qu’elles occupent 80 % des emplois précaires…

Mais l’oppression des femmes ne se résume pas à ça, pour faire accepter cet état de fait, on nous explique que les femmes seraient par nature inférieures aux hommes, plus douces et moins agressives, et donc qu’elles auraient des capacités différentes (notamment pour s’occuper des enfants). Ce sont des normes qu’on nous inculque depuis notre plus jeune âge et qui sont ancrées au plus profond de nous.

Combattre les normes

Le camp que nous organisons est un camp dans lequel nous essayons de lutter contre toutes les oppressions. Même si nous sommes conscients que nous ne pouvons pas construire une autre société dans un seul camp, notre but est que chacun puisse dans le camp s’épanouir et vivre débarrassé de ses oppressions. Nous combattons bien évidemment tous les comportements sexistes, mais en plus nous nous dotons de cadres qui permettent de mieux comprendre cette oppression, d’y donner des réponses collectives et d’expérimenter d’autres rapports…

Les cadres non mixtes

Dans le camp, il y a un espace femme. C’est un lieu qui n’est accessible qu’aux femmes et dans lequel nous pouvons avoir des discussions et des activités juste entre femmes. Le fait d’être en dehors du regard et du jugement des hommes nous permet de prendre plus facilement la parole, de poser des problèmes que nous n’aurions pas forcément osé poser en mixte. Cet espace est aussi un lieu d’élaboration de propositions que nous faisons ensuite au reste du camp. Nous organisons une fête femme non mixte. Un soir dans la semaine, la discothèque n’est accessible qu’aux femmes. L’enjeu est surtout d’expérimenter de nouveaux rapports. Faire la fête sans les rapports de séduction homme/femme… Nous organisons toutes sortes de jeux pendant cette soirée.

Le forum et la manifestation femme

Un des forum est consacré à l’oppression des femmes. C’est un moment où nous pouvons discuter avec l’ensemble des participants du camp de cette question. À la fin du forum, nous nous rendons à la fête en manifestant avec des banderoles et chantant des chansons pour rappeler que l’égalité reste à gagner et qu’il n’y aura pas de socialisme sans libération des femmes.

Mathilde, [Nanterre]