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En Guinée, la France peut « Conté  » sur ses amis
samedi 10 mars 2007, par
Depuis janvier, une grève générale
menace le vieux dictateur guinéen
Lansana Conté. Des accords
ont été signés avec les syndicats pour un
changement de Premier ministre. Après avoir
tenté d’imposer un de ses proches, Eugène
Camara, le dictateur a finalement cédé en
nommant Lansana Kouyaté, proche de l’opposition.
Mais les pouvoirs dont il dispose
sont très limités, et celui-ci n’est pas étranger
aux intérêts des grandes firmes.
L’attitude de la France est une fois de
plus celle de la complicité, car que valent
les vies de salariés face aux profits des
multinationales de l’aluminium ? Le 2
mars, la ministre française déléguée à
la Coopération, Brigitte Girardin a rendu
visite au chef d’Etat et au nouveau ministre.
Elle a déclaré sa solidarité à la Guinée,
« secouée récemment par une crise sociale
» et a débloqué une somme de 100 000
euros, prétendument pour venir en aide
aux blessés de la répression. Celle-ci a fait
au moins 120 morts. Et les soldats qui en
sont responsables ont été formés par la
France entre 2001 et 2002… En somme,
la France fournit les matraques et les
pansements !
Conférence de l’hypocrisie à Paris
Les 5 et 6 février derniers s’est tenue à
Paris la « Conférence internationale consacrée
aux enfants associés aux groupes
et forces armés. » On estime à 250 000 le
nombre d’enfants soldats dans le monde…
Mais deux grands sujets étaient absents
de cette conférence. D’abord, le soutien
de la France à des dictatures ou forces
armées utilisant des enfants. Ensuite, le
cas de la Grande-Bretagne, qui a envoyé
cinq jeunes de 17 ans en Irak, restés trois
semaines avant qu’on ne les renvoie chez
eux. En Grande-Bretagne, l’âge d’entrée
dans l’armée est de 16 ans et demi. En
France, il est de 17 ans et demi, ou 17 ans
lorsque l’on est dans un lycée militaire,
auquel on peut s’inscrire dès la seconde,
soit à 14 ou 15 ans. Mais pas question ici
de dénoncer les enfants soldats…
Poutine « pacifie »
Vladimir Poutine a annoncé la pacification
de Vedeno, en Tchétchénie, bastion
de l’insurrection séparatiste, à 50
Km de Grozny… Mais la misère et les
exactions militaires persistent. Depuis 13
ans, l’armée russe traque la population
qui demande à vivre en paix et dans l’indépendance.
Poutine a depuis promis de
« chasser les terroristes jusque dans les
chiottes. »
Aujourd’hui, la pacification signifie la
torture systématique dans les prisons, les
disparitions non éclaircies et un président
nommé par Poutine. Mais pour le maître
du Kremlin, l’important est que « l’ordre
et le respect de l’Etat de droit » ont été
rétablis dans la province, « en dépit de
quelques exactions… »