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Les troupes doivent quitter l’Irak… sans passer par l’Iran !
samedi 10 mars 2007, par
Cela fera quatre ans le 20
mars que les troupes de la
coalition anglo-américaine
occupent l’Irak. Le pays est
ravagé, les infrastructures
de premières nécessité (eau, électricité…)
ont été détruites par 15 ans de guerre, faisant
reculer le développement du pays de
plusieurs siècles. Et pourtant, la résistance
irakienne continue à tenir tête à l’armée la
plus puissante du monde. Les gouvernements
Bush et Blair sont embourbés, de plus
en plus isolés, dans ce que Georges W. Bush
lui même a appelé le « nouveau Vietnam ».
Ils cherchent une issue par le haut, ils semblent
vouloir la trouver dans une surenchère
militaire…
Comme un air de déjà vu
Saddam Hussein est pendu, un nouvel
ennemi public numéro 1 est désigné, président
cette fois-ci de l’Iran. Plus d’armes de
destructions massives, y’a mieux : l’arme
nucléaire ! Et Bush qui déclare, le 10 janvier
dernier, qu’il s’apprête à « détruire
les réseaux qui apportent de l’armement
avancé et de l’entraînement à nos ennemis
en Irak ». Comprendre « l’Iran ».
En effet, d’après un porte parole du
département d’État américain, le 24 janvier
: « Il y a une solide évidence que des
agents iraniens sont impliqués dans ces
réseaux ». La même « évidence » que pour
les armes de destruction massives en Irak,
la même qui affirme que l’Iran prépare
une attaque nucléaire contre Israël. On
prépare l’opinion publique internationale
depuis plusieurs mois à coups d’évidences,
comme toujours. A coup de déclarations
menaçantes également. Mais une étape
supplémentaire a été franchie avec l’envoi
de renforts militaires dans la région et la
proposition de rencontre US-Iran-Syrie en
mars et avril lors
des conférences
sur la sécurité
irakienne.
De l’avis même
d’officiels américains,
cités
par Reuters le 2
mars : « les USA
« refusaient de
parler aux ennemis
» car ils se
trouvaient en
« position de
faiblesse » face au régime iranien dans
la région, situation inversée par le récent
envoi de deux porte-avions américains au
large de l’Iran, les récentes arrestations
d’agents iraniens en Irak et les preuves
matérielles du soutien de l’Iran aux insurgés
irakiens. » Les USA, qui font tout pour
déstabiliser l’influence iranienne dans la
région, se sentent en position de force. Ils
pourraient convertir les menaces en possibilité
concrète de guerre.
Vietnam 2, un remake à l’américaine
Après la mise en échec de l’armée américaine
par la résistance et le développement
d’actes de désertions dans l’armée US, la
nécessité d’étendre le conflit pour tenter
de s’imposer est un nouveau signe de la
Vietnamisation
du conflit.
Comme le souligne
le Financial
Times du 11 janvier
2007 : « la
flambée irakienne
se répand
vers l’Iran et
la Syrie de la
même façon que
[l’escalade vietnamienne]
vers
le Cambodge et
le Laos. »
Pour que le remake soit complet, il ne
manque plus que l’irruption d’un mouvement
antiguerre large, permanent et
durable. C’est donc à nous de jouer notre
rôle, et l’enjeu est de taille : faut-il rappeler
la fin du film ?
Pour un mouvement antiguerre permanent
Une dynamique est possible et déjà vue.
N’oublions pas les millions, de par le
monde, qui se sont opposés à la guerre
contre l’Irak en 2003. Et ce potentiel donne
aujourd’hui des signes de vie : plusieurs
centaines de milliers de manifestants pour
le retrait des troupes à Washington quelques
mois après la défaite des conservateurs
aux élections US ; 100 000 personnes
à Londres le 24 février contre toute attaque
sur l’Iran et pour le retrait d’Irak, 100 000
en Italie contre l’extension d’une base
militaire, créant la première grosse crise
du gouvernement libéral et guerrier de
Prodi…
Nous devons développer cette dynamique,
en particulier en France où le
mouvement est pour le moins endormi.
Cela passe par l’organisation d’actions
militantes les plus larges et ouvertes possibles,
en particulier en prenant appui sur
l’appel à une journée internationale le 20
mars. Mais nous devons aussi solidifier
le mouvement pour qu’il sache perdurer
en faisant face aux questions politiquesclés…
Pour ces deux raisons, il nous faut
développer partout, à l’échelle nationale
comme locale, un outil permanent capable
de structurer, d’élargir et de faire avancer le
mouvement contre la guerre.
Pablo, [Toulouse]