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Nouvelle polarisation en Equateur
samedi 10 mars 2007, par
En novembre 2006, Rafael Correa
est élu président de l’Equateur au
deuxième tour d’une élection qui
l’opposait au Parti du renouveau institutionnel
pour l’action nationale (PRIAN) du
richissime conservateur Alvaro Noboa. Ce
résultat s’ajoute à la vague de présidents
de gauche nouvellement élue en Amérique
latine (Chavez au Venezuela, Morales en
Bolivie, Ortega au Nicaragua…).
Pourtant
on ne peut
mettre sur
le même
rang les
aspirations
politiques
de ces
différents
présidents.
L’équateur est un pays qui compte 72%
de personnes vivant avec moins de deux
dollars par jour. Correa, lors de son investiture,
a clairement exprimé sa volonté
de rompre avec les Etats-Unis et leur
impérialisme économique ; en effet il a
remis en question la « dette » dictée par le
Fond Monétaire International et la Banque
Mondiale. Une dette à laquelle le budget
du pays doit consacrer 2,4 milliards de
dollars par an, autant d’argent que Correa
compte ramener a la politique économique
et sociale.
De même, il propose une nouvelle constitution
qui limiterait le pouvoir des partis
politiques traditionnels et ramènerait la
démocratie plus près du peuple. Le tribunal
électoral a renvoyé cette mesure
devant le Congrès, que le président équatorien
qualifie d’« égout » de corruption, et
où Correa compte peu de partisans.
Le problème de la corruption est persistant
dans la politique sud-américaine.
Correa devra donc tenir ses engagements
s’il veut satisfaire le peuple équatorien qui
l’a élu. Son élection est due notamment
aux voix des amérindiens qui se sont massivement
reportés sur lui (dans les régions
a m a z o -
niennes).
C’est ce
m ê m e
peuple qui
a envahi
le congrès
pour exiger
des
parlementaires qu’ils
acceptent
d ’orga niser
un référendum sur la nouvelle constitution.
En bref, la situation politique en Equateur
montre encore une fois que malgré l’espoir
que peut porter l’élection d’une personne,
c’est toujours grâce a la pression de la rue
et à travers les luttes que l’espoir pourra
devenir réalité.
Bnko et Pier, [Le Mans]