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La mondialisation : une domination impérialiste relookée

samedi 10 mars 2007, par RED

L’impérialisme aujourd’hui, ce n’est pas la folie guerrière de Bush, ni la guerre en Irak. C’est une phase de
développement du système capitaliste, dont les composantes principales sont la concurrence internationale
entre capitaux et entre pays, la domination de certains pays sur les autres (notamment par le biais de
la guerre), et la guerre sociale dans les pays impérialistes. Ce dossier va essayer de donner une vue d’ensemble
du système impérialiste aujourd’hui.

La domination de certains pays sur
tout le reste de la planète n’est pas
moins vraie aujourd’hui qu’à l’époque
de la colonisation. Elle est seulement
organisée plus discrètement. Les anciennes
colonies sont maintenant des États indépendants,
mais sont toujours dépendantes !

Leurs ressources naturelles leur appartiennent,
mais elles ne peuvent souvent les
vendre qu’à leur ancienne métropole, et à
des prix bien au-dessous du marché. Les
institutions internationales (FMI, Banque
Mondiale...) forcent les pays dominés à
privatiser leurs entreprises publiques, et à
les vendre pour une bouchée de pain à des
multinationales. Depuis des décennies, les
pays dominés sont forcés de rembourser
une dette fictive : les pays impérialistes
leur prêtent de l’argent à condition qu’ils
l’utilisent pour acheter leurs marchandises
invendues, et qu’ils remboursent
ensuite ces prêts... Avec les intérêts !

Enfin, cette domination a toujours un
aspect militaire : installation de bases
militaires françaises, étasuniennes... Aux
quatre coins du globe, interventions militaires
directes pour sauver les « dictateurs
amis », ou remplacer les dictateurs récalcitrants,
guerres... Bref, les formes de la
domination ont changé, mais la domination
est toujours là.

L’impérialisme aujourd’hui : un système instable

Ce qui a le plus
changé, c’est l’équilibre
mondial entre
puissances, ou plutôt
le déséquilibre.
La désagrégation du
bloc de l’Est en 89-91
a marqué un tournant
dans la structuration
du système impérialiste : les années 90
ont été celles du « nouvel ordre mondial ».
Avec une domination incontestée de la
superpuissance étasunienne (supériorité
militaire écrasante...), pendant que l’économie
japonaise s’affaiblissait, et que le
pôle européen connaissait de grosses difficultés
économiques et politiques.
Mais en réalité, la domination étasunienne
est beaucoup plus fragile qu’il n’y
parait. Et c’est pour la renforcer, en s’appuyant
sur leur avance militaire, que les
néo-conservateurs autour de Bush ont
formé le « Projet pour un Nouveau Siècle
Americain », c’est-à-dire leur stratégie fondée
sur la conquête de nouveaux marchés,
par le biais de la
« guerre sans limite
contre le terrorisme. »
L’impérialisme US se
sent menacé et doit
agir vite.

Les pays émergents
ont une croissance économique
vertigineuse,
la Chine en particulier.
Celle-ci s’apprête, dans les années à venir,
à devenir un pays exportateur de capital
(c’est-à-dire investir et exploiter directement
les pays dominés, et non plus seulement
effectuer les commandes des autres).
Elle se sent déjà assez forte pour s’opposer
aux US sur la politique internationale :
la guerre en Irak, le nucléaire iranien, en
réunissant à Beijing en novembre dernier
quarante-huit chefs d’état africains...
Il y a un autre pôle fondamental dans
le système impérialiste actuel : c’est l’Europe.
Le processus d’intégration européenne
s’est beaucoup accéléré depuis 91
 : l’euro, l’élargissement aux pays de l’Est,
la Constitution Européenne et les discussions
sur la création d’une armée européenne
et d’un poste unique de ministre
des affaires étrangères pour l’Union
Européenne. Celle-ci constitue depuis
2004 le plus grand bloc économique (un
tiers du PIB mondial). Mais elle fait face
à beaucoup de problèmes : concurrence
interne entre les différentes bourgeoisies
européennes, donc faible structuration
politique, et retard sur le terrain militaire.
Enfin, la remontée massive de la résistance
ouvrière, qui ralentit les politiques de
restructuration dont le capital européen a
besoin pour rester compétitif.

Haim, [Nanterre] et
Christakis, [Censier]

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