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Les vieilles colonies de la France
samedi 10 mars 2007, par
Depuis les années
60, la France a
perdu toutes ses
colonies... Toutes ?
Non ! 2 570 000
personnes continuent
de vivre sous
administration française,
à des milliers de kilomètres de la France !
Des colonies d’outre-mer ?
Ce sont les départements et collectivités
d’outre-mer. « La seule question à poser pour
définir le colonialisme est de savoir si les décisions
qui concernent un peuple donné sont
prises en dehors de ce peuple ou non, » écrit P.
Azéma du groupe réunionnais MARON. Ils sont
soumis aux décisions qui se prennent à Paris,
par des élus français. En cela, ils sont dominés
politiquement.
Seule la « Nouvelle-Calédonie », pourra s’autodéterminer
par référendum entre 2014 et 2019,
en vertu des accords de Nouméa, signés en…
1998 !
Le discours dominant consiste à expliquer que,
sans leur rattachement à la France, ces territoires
ne sauraient se développer. Ce « bon sens »
cache mal des préjugés racistes et coloniaux.
Évolutions du colonialisme
L’empire colonial français a connu différentes
périodes. La première, du 17ème siècle à la fin
du 18ème siècle, est marquée par l’esclavage,
la recherche des produits tropicaux et les confrontations
pour le contrôle des voies maritimes.
La seconde concerne l’Afrique, l’Asie du Sudest
et le Moyen-Orient, avec les guerres coloniales
du 19ème siècle et les indépendances
dans la seconde moitié du 20ème.
La double fonction économique des Colonies
est l’extraction des matières premières et la
constitution d’un marché pour les produits de
l’industrie métropolitaine.
Dans la troisième phase, les anciennes colonies
restent dominées par le marché français et
même par son administration. Pour les pays
d’Afrique colonisés au 19ème siècle, il y a officiellement
indépendance, mais pour l’outre-mer
colonisée auparavant, il y a toujours rattachement
officiel.
La Réunion, par exemple, consacre son agriculture
aux exportations vers la France. Il n’y a pas
de cultures vivrières, donc pas d’indépendance
alimentaire, donc pas d’indépendance politique
possible. La nourriture, les objets d’usage
sont forcément importés. Les entrepreneurs
sont intimement liés à la France. C’est elle qui
leur dicte quoi produire, quelles activités développer,
etc.
Comme le dit P. Azéma : « Non seulement
le colonialisme n’est pas mort, mais il fait
aujourd’hui école. »