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Rue Rampal : quand la solidarité devient un délit

mardi 8 mai 2007, par RED

Après les enfants et leurs parents,
Sarkozy s’attaque aux enseignants…
Valérie Boukobza,
directrice de l’école maternelle de la rue
Rampal (Paris, 19ème), en a fait l’expérience.
Le 20 mars, la police arrête un grand-père
chinois sans-papiers venant chercher ses
petits enfants à l’école. Un acte malheureusement
banal mais qui a choqué les parents
et enseignants présents.

Ceux-ci se sont opposés à la police.
Encore une fois, de simples parents d’élèves
et passants, non militants, ont compris
dans la pratique ce qu’est la politique de
Sarkozy, mais aussi que c’est dans l’action
collective que l’on peut être efficace et
la stopper. Au-delà d’une action pouvant
l’empêcher de remplir ses cotas, la police
a compris que cette prise de conscience
collective était dangereuse. Elle a donc fait
comprendre à coups de gaz lacrymogène
et de matraques ce qu’est le bras armé de
l’État. Cela malgré la présence d’enfants
en bas âge. Mais une telle démonstration
ne suffit pas. Il faut intimider plus encore.
Les flics ont donc embarqué la directrice
de l’école qui s’opposait à une arrestation
aussi choquante qu’injuste. Une garde à
vue plus tard, une accusation d’« outrage
et dégradation de biens publics en réunion
 » ( !) est portée contre elle.

Pour draguer l’électorat de Le Pen, Sarkozy
veut expulser les immigrés sans papiers et
punir celles et ceux qui les soutiennent. Et
ses hommes de le soutenir. Le recteur de
l’académie de Paris a refusé d’accorder à la
directrice la protection juridique du fonctionnaire
pourtant en vigueur. Là encore, il
ne faut pas compter sur la hiérarchie, mais
sur les collègues : une semaine plus tard,
des centaines d’enseignants, de parents,
de militants soutenant les sans-papiers se
sont mobilisés demandant qu’il n’y ait pas
de poursuite judiciaire, aucune sanction
administrative et que l’académie applique
le droit à la protection des fonctionnaires
ainsi que le respect des droits des personnels
(droit syndical, liberté d’opinion).
Des parents d’élèves parlent désormais de
porter plainte à l’IGS, la police des polices,
concernant l’usage de violence des flics
devant l’école.

Contre une police qui se croit tout permis
et les lois racistes qu’elle applique, la
mobilisation ne doit pas faiblir. Partout,
construisons des collectifs du Réseau éducation
sans frontière et mobilisons nous
pour exiger la régularisation de tous les
sans-papiers !

JB, [Nanterre]

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