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Le mouvement étudiant grec continue sa lutte contre le Processus de Bologne

mardi 8 mai 2007, par RED

Depuis un an, le mouvement étudiant
en Grèce mène une des
luttes les plus importantes des
dernières décennies. Les étudiants occupent
leurs facs et manifestent en défendant le
droit de tous à une éducation publique et
gratuite, contre une université qui fonctionnerait
comme une entreprise. En Mars 2006,
le gouvernement de
droite a annoncé
son intention de
faire voter une loi qui
changerait le mode
de fonctionnement
des universités.

Entre autres propositions,
il y avait
la fin de la gratuité
des livres scolaires,
l’introduction de
managers pour gérer
les affaires financières des universités, l’introduction
d’une limite de temps pour finir
ses études et la suppression de l’ « asile »
(qui empêchait la police d’entrer dans les
espaces universitaires).
En deux mois, 417 facs ont été occupées
par les étudiants. Le gouvernement
a finalement annoncé le report du vote de
la loi …

Néanmoins, l’offensive a continué cette
année. Les deux grands partis ont décidé
une réforme constitutionnelle, qui remettait
en question certains acquis du mouvement
ouvrier et des jeunes. Parmi les
articles remis en question : l’article 16 qui
prévoit que l’éducation universitaire doit
être publique et gratuite. Cela permettrait
la fondation d’universités privées. De plus,
les universités publiques seraient soumises
à des pressions par les universités
privées, dans un cadre de compétition.
Heureusement, le mouvement étudiant
a été à la hauteur. Les étudiants ont
recommencé à occuper les facs, et les
enseignants ont annoncé qu’ils se mettraient
aussi en grève. Sous la pression
du mouvement, le PS à été obligé de ne
pas participer au processus de la reforme
constitutionnelle, ce qui l’a rendue constitutionnellement
impossible.

C’est à ce moment-là que le gouvernement
a décidé de ressortir la loi-cadre ; qui
incluait toutes les mesures que le gouvernement
n’avait pas réussi à faire passer par
la reforme constitutionnelle
 : le financement
de chaque
université se ferait
en fonction de ses
activités, et les
entreprises auraient
la possibilité de
remplir ce manque
budgétaire.
Le 8 Mars, seul
dans le Parlement,
le gouvernement a
voté la loi-cadre. Au même moment, 45
000 étudiants manifestaient à l’extérieur
du Parlement, et subissaient la répression
la plus violente des 25 derniers années.
Aujourd’hui, la majorité des facs sont toujours
occupées, et ce jusqu’au retrait de la
loi-cadre !

Aujourd’hui, la question centrale
est : ces mobilisations radicales des étudiants
continueront-elles après les vacances
de Pâques ? Alors que les enseignants
ont annoncé qu’ils arrêteront leur grève…
L’enjeu principal pour la victoire du mouvement
est l’unification avec le mouvement
ouvrier, non seulement au niveau de
la solidarité, mais aussi dans la logique
d’une lutte commune contre cette attaque
qui vise les intérêts communs des travailleurs
et de la majorité des étudiants.
La victoire du mouvement étudiant grec
sera un échec majeur du Capital, et on
espère qu’il aura un impact sur toute
l’Europe !

Dimitra [Athènes, membre de OKDE-Spartakos et d’EAAK ]

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