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Attaques contre la jeunesse et les libertés au Danemark

mardi 8 mai 2007, par RED

Le 1er mars, l’évacuation
à Copenhague du squat
Ungdomshuset (« La Maison
des Jeunes »), symbole de
la contestation sociale et de
la contre-culture, a provoqué quatre jours
d’émeutes entre des milliers de jeunes prolétaires,
lycéens, étudiants d’un côté et la
police anti-émeute de l’autre.
Ungdomshuset, construit en 1897 dans le
quartier ouvrier et populaire de Nørrebro,
fut en son temps un local syndical qui
abrita des conférences de la deuxième
Internationale. Lénine y fit même une
visite.

Depuis 1982, il était squatté par tout
ce que Copenhague compte de révoltés :
punks, anarchistes, étudiants, artistes, et
était devenu un symbole de rébellion et
d’anti-conformisme.

Mais le libéralisme faisant son chemin, de
sombres histoires de spéculation immobilière
conduisent en 2000 à ce que la mairie
de Copenhague revende le terrain où est
construit l’immeuble à une secte chrétienne
intégriste ( ! ). Une
longue bataille juridique
donne raison à la
secte. Le 15 décembre
2006, 5000 personnes
manifestent en soutien
à Ungdomsuhet.
Le lendemain, de
violentes émeutes
éclatent alors que les
occupants continuent
de squatter l’immeuble.
Le 1er mars 2007, les forces
anti-terroristes danoises
investissent le quartier
comme s’ils étaient en
guerre (hélicos, canons à
eau, container pour amener
les flics dans les étages
du bâtiment...), délogent
les squatters à grand
coups de matraques et de
lacrymos et arrêtent 250
personnes.

L’indignation et la colère
des habitants du quartier et de la jeunesse
de la capitale est immédiate : manifestations
spontanées, affrontements avec
la police aboutissant à quatre nuits des
plus violentes émeutes qu’ai connu le pays
depuis 1993.

Plus de 600 personnes seront arrêtées et
ces évènements sont prétextes à une attaque
en règle contre diverses associations
et organisations de gauche : des associations
sont perquisitionnées, des militants
arrêtés sans aucune raison.
Le lundi 5 mars, des milliers de policiers
escortent des ouvriers pour qu’ils aillent
détruire Ungdomshuset, devant les habitants
du quartier en larmes. Un des rares
espaces de contestation de Copenhague
vient de disparaître sous les coups de la
réaction et du libéralisme.

Tel est ce pays que l’on ne cesse de
nous présenter comme un modèle social,
mais qui depuis plusieurs années vit au
rythme des attaques libérales et racistes
d’un gouvernement de coalition droite /
extrême droite.

Yoann, [Nanterre]

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