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L’extràªme droite en France

mardi 8 mai 2007, par RED

L’extrême droite est un ensemble de
mouvements et de partis politiques
défendant des valeurs et des idées
réactionnaires sur plusieurs plans, notamment
économique, social, moral, parfois
religieux. Elle s’appuie sur le nationalisme,
le traditionalisme poussé à l‘extrême ou sur
des idéologies fascistes. Elle cultive le plus
souvent le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie,
la xénophobie...

Une extrême droite plurielle mais croissante

La médiatisation et la reprise par une partie
de droite, voire de la gauche des thèmes
chers à l’extrême droite, tels le patriotisme,
l’insécurité est en partie cause de la montée
de l’extrême droite. Cela se marque par une
progression dans les suffrages mais également
par la légitimation de ses idées et
une recrudescence de l’implantation et des
manifestations des différents mouvements
et groupuscules d’extrême droite. Mais elleci
est diverse et oscille entre extrême droite
dure et droite extrême. Il est nécessaire
d’effectuer un tour d’horizon.

Le MPF

Le Mouvement Pour la France (MPF) de
Philipe de Villiers est issu du mouvement
« Combat pour les valeurs », créé en 1994
et de la scission du Rassemblement pour la
France (RPF), fondé par Villiers et Pasqua en
1999. Il revendique 20 000 adhérents dont
20% de jeunes, membres des Jeunes Pour
la France.

Les valeurs prioritaires sont le souverainisme
libéral, la défense de l’identité nationale,
le rétablissement des frontières à l’intérieur
de l’Europe, l’enseignement « patriotique »
et l’opposition au mariage gay, pour une
« immigration zéro » associée à une politique
de co-développement. Ce sont des
ultranationalistes.

L’UNI

L’Union Nationale Interuniversitaire antimarxiste
(aujourd’hui UNI), fondée en 1969,
s’associe au RPR puis à l’UMP et réunit
diverses tendances de la droite, dont les
branches les plus dures, et revendique 25
000 adhérents.

Ses positionnements sont le rapprochement
université/entreprise, contre les conventions
ZEP lancées par Sciences-Po, pour
le CPE, pour la sélection par le mérite à
l’université. Elle s’illustre par ses oppositions
aux grèves et ses organisations satellites
comme Stop la grève.

Le RED

Plus à droite, on voit se développer le
Rassemblement des Étudiants de Droite
(RED, qui n’a rien à voir avec le journal
que vous lisez, ndlr.) issu du Groupe Union
Défense (GUD), mi-syndicat mi-groupe politique
crée en 1968 à la faculté d’Assas.

Le RED est une organisation étudiante implantée depuis 2004 dans quelques grandes
villes, en particulier à l’université de
Paris 2, à Versailles, à Lille et à Toulon. Il
lutte contre le marxisme et la « mainmise
syndicale sur l’université ». Il défend l’indépendance
de l’université et l’inculcation des
valeurs patriotiques dans l’enseignement.
Il est contre l’IVG, pour la peine de mort,
et homophobe. Actif contre le mouvement
étudiant de l’an dernier, il revendique l’agression
en novembre 2006 d’étudiants à Tolbiac
(Paris I). Il se rapproche des Jeunesses identitaires
(JI), membres du bloc identitaire.

Jeunesses identitaires et Bloc identitaire

Issues de la dissolution d’Unité radicale
dont l’un des membres, Maxime Brunerie,
avait tenté d’assassiner Jacques Chirac le
14 juillet 2002, les JI sont constituées en
septembre 2002, pour fédérer les courants
les plus virulents de l’extrême droite, issus
notamment du GUD (Groupe union défense).

Le bloc identitaire a une idéologie fondée
sur le racisme, l’antisémitisme, le nationalisme
et revendique l’héritage du pétainisme
et du national-socialisme européen. Son
action politique la plus connue depuis 2003
est la soupe aux cochons pour les « SDF
français »

Il existerait en 2005, d’après les renseignements
généraux, environ 4000 militants
ou sympathisants des différents groupes
d’extrême droite principalement basés en
Alsace, région PACA et en Île de France.

FN et FNJ

Bien que cachés, ces groupes entretiennent
des liens avec le Front National et le Front
Nationale de la Jeunesse (FN-FNJ). Le FN n’a
connu d’un seul dirigeant depuis sa création
en 1972 : Jean Marie Le Pen. Il revendique 75
000 adhérents dont 15% sont au FNJ.
Le FN est issu du rapprochement de nombreux
groupes d’extrême droite aux orientations
souvent contradictoires : anciens
collabos et anciens résistants nationalistes,
anciens partisans de l’Algérie française et
anciens gaullistes, catholiques intégristes et
« païens » opposés au christianisme, antisémites
et ultra sionistes…

Si le discours du FN est aujourd’hui plus
« présentable », le FNJ adopte des positions
souvent plus radicales. Ses rassemblements
sont souvent comparés à des camps d’entraînement
paramilitaires en raison des activités
sportives proposées (course à pieds,
lutte, paint-ball).
Leurs valeurs prioritaires sont le culte de
la préférence nationale, le renforcement de
l’ordre et de l’État, l’immigration zéro, le rétablissement
de la double peine et de la peine
de mort, l’interdiction de l’avortement...
Malgré une forte percée de leurs idées et
de ce qu’ils défendent, on ne peut pas parler
de parti fasciste au sens strict en France,
même si leur direction développe et s’appuie
sur une idéologie fascisante. Ils sont pour
le moment à un stade que l’on peut considérer
comme embryonnaire : pas de milice
capable de casser les piquets de grève, pas
d’implantation massive dans des quartiers…
Mais en cas de crise économique et sociale,
le retour du fascisme pourrait être incarné
par le FN.

À nous de nous organiser et de lutter pour
que cela n’arrive pas !

Pauline, [Nanterre

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