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« 25 ANS DE POLITIQUES ANTISOCIALES, C’EST 20% POUR LE FRONT NATIONAL  »

mardi 8 mai 2007, par RED

Loin d’être intégralement le fruit de l’adhésion
des électeurs au programme du
Front National, la montée de ce dernier
est directement liée au refus des politiques
menées depuis plus de 25 ans par la
gauche sous Mitterrand et la droite sous
Chirac. Passé de 0,74% des voix en 1974 à
16,86% en 2002, le FN doit son ascension
électorale à divers
facteurs économiques
et politiques.

Avec la crise
économique, à
partir du milieu
des années 70,
et les grandes
re str uc turations
industrielles (notamment
dans l’Est et le
Nord de la France), le
chômage atteint des
niveaux inconnus depuis
les années 30. Les conditions
de vie de la population
commencent à se dégrader avec
la stagnation des salaires qui entraîne
une baisse du pouvoir d’achat, annonçant
la fin des améliorations sociales pour la
majorité des travailleurs. Dans cette période,
la restructuration mondiale de l’économie
(internationalisation des échanges
et de la production – délocalisations ...)
accompagnée de la construction européenne
et de la décentralisation en France
font que l’ État, qui était le cadre dans
lequel les partis structurant le vote des
classes populaires (PC, PS, Gaullistes)
avançaient leur programme, n’apparaît
plus comme un levier politique permettant
de faire des réformes, et éventuellement
de « changer la vie ». Cette nouvelle
donne économique et institutionnelle sert
de prétexte aux gouvernants pour ne pas
s’attaquer aux problèmes des
chômeurs, des salariés et
des jeunes.

A partir des années 80,
l’enlisement des
partis de gauche
dans la
gestion du
système,
puis la fin
du communisme
comme
référence
idéologique
après la chute de
l’URSS, liquident les
repères et les espoirs
politiques qui existaient
auparavant dans
les classes populaires qui
voient de moins en moins
l a différence entre la droite et la
gauche. Cela se traduit par une montée
continue de l’abstention d’une part, mais
aussi d’une progression des scores du
FN, qui dans ce contexte, apparaît par
sa démagogie anti-parlementaire (dénonciation
de la corruption, des magouilles
politiques...) et anti-médiatique (victimisation
permanente) comme le parti antisystème.

De plus, Le Pen oppose à la perte de
repères sociaux et politiques ainsi qu’à la
concurrence mondiale un retour au cadre
national comme solution aux problèmes,
en faisant le lien avec l’immigration et
l’identité nationale : le chômage et la précarité
seraient dus selon les thèses du FN
à l’ouverture des frontières et à l’immigration.
Ce discours, qui passe de mieux en
mieux au fil des années et qui se nourrit
de l’écoeurement vis-à-vis des partis au
pouvoir, permet à Le Pen de détourner les
préoccupations sociales de la population
pour faire adhérer peu à peu celle-ci à
ses thèses racistes et à ses fantasmes
nationalistes.

Ce travail d’hégémonie politique effectué
par le FN depuis 30 ans a prouvé son
efficacité en 2002, où presque toute la
classe politique a fait le choix de mener
campagne sur le thème de l’insécurité
sans que Le Pen ne soit trop présent dans
les médias. La part de l’électorat que cela
a convaincu de voter pour lui a été suffisante
pour qu’il soit au second tour. C’est
pourquoi la construction d’une gauche de
combat est nécessaire à la lutte contre
l’extrême droite.

Section LCR Jeunes, [Angers]

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