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Edito
samedi 16 décembre 2006, par
Rarement un anniversaire aura été aussi insistant (matraquage médiatique...) : il y a un an, à Clichy sous Bois, Zyad et Bouna mourraient, poursuivis par les flics jusque dans un transformateur électrique. En réaction, la plus grosse révolte urbaine depuis Mai 68 s’est déployée dans de nombreux quartiers, réussissant presque à déstabiliser le pouvoir raciste de Sarkozy et ses amis. Deux questions se posent.
1) Pourquoi les médias en parlent-ils autant ? Certainement pas pour saluer la révolte contre la précarité, le chômage et le racisme... Ce n’est pas non plus pour rendre hommage à deux victimes des violences policières. C’est plutôt pour préparer le terrain en vue des élections de 2007, sur les thèmes habituels : immigration, mauvaise intégration, insécurité... Le Pen, Sarko, et même le PS font de cet anniversaire une occasion pour renforcer le climat raciste et ultra-répressif.
2) Depuis un an, qu’est-ce qui a changé ? Rien car la situation dans les quartiers est toujours aussi pourrie : pas plus de taf, pas plus de services publics, pas plus de moyens pour l’éducation, pas plus de respect de la part des keufs... Mais en même temps beaucoup de choses ont changé. Il y a plus de propagande raciste et une véritable chasse aux Sans-papiers (jusque dans les maternelles), et encore plus de flics partout et tout le temps. Nous ne devons pas les laisser faire ! Nous devons nous opposer à chaque expulsion, nous mettre en grève dans les lycées où ça arrive ! Mais, il y a encore plus de rage chez les opprimés et plus de confiance dans l’idée qu’on peut changer les choses : il y a eu un mouvement énorme contre le CPE et la précarité (3 mois de grève, manifs de 3 millions de personnes...) et depuis quelques semaines, la situation évolue dans les quartiers : la confiance change de camp, et c’est de plus en plus les flics qui ont peur des « jeunes de banlieue. »
Pour nous, cette révolte n’était que la première, et il y en aura d’autres, tant que la situation n’aura pas vraiment changé. C’est-à-dire tant que ceux qui nous dirigent continueront à s’enrichir sur le dos de toute la population et de toute la planète, en favorisant le chômage, la précarité, le racisme, et en renforçant la répression pour mater les révoltes. À nous de les empêcher de nuire : à nous de leur arracher le pouvoir des mains ! Et ce n’est pas par les élections que ça se fera. Même si les élections sont une occasion importante pour tenir ce discours à une large échelle, comme le fait le candidat de la LCR, Olivier Besancenot.
Dans les quartiers, les facs et les lycées : notre avenir vaut plus que leurs profits !