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Bayrou, le roi de l’entourloupe
mardi 8 mai 2007, par
Au cours de cette campagne
électorale et depuis
un certain temps déjà,
on constate assez clairement
un glissement
des différentes composantes de l’échiquier
politique vers la droite.
Confusion entre la gauche et la droite
La politique menée par les différents gouvernements
de droite comme de gauche a
renforcé le sentiment de confusion entre
l’actuel Parti Socialiste et la droite. Le PS
tente de rattraper son retard sur la socialdémocratie
européenne qui s’adapte de
plus en plus au capitalisme et ne le remet
absolument pas en cause. Le projet politique
défendu par la candidate socialiste n’a
rien d’un programme de gauche (« patrons,
faites des profits », culte du drapeau français
et de la marseillaise, intégrationnisme
raciste…) et ce malgré les oppositions à la
base du PS. Cette évolution entretient la
confusion croissante chez les électeurs qui
ont de plus en plus de difficultés à faire la
différence entre le projet du PS et celui de
l’UDF ou de l’UMP.
Droite honteuse contre droite éhontée
De cette évolution du PS et de la régression
de la droite gaulliste traditionnelle au
sein du parti majoritaire de droite découle
la possibilité pour Bayrou de se présenter
comme le tenant d’une droite soi-disant
« à visage humain », par opposition à la
droite sarkozyste totalement décomplexée
qui reprend clairement toute une série de
propositions issues de l’extrême droite. De
ce fait, Bayrou occupe une place un peu
particulière dans la campagne présidentielle.
En effet, à l’instar de De Gaulle et
Giscard d’Estaing, Bayrou prétend se placer
au-dessus des clivages partisans et du
clivage gauche - droite notamment pour
apparaître comme un opposant n’ayant
pas à assumer le bilan de 5 ans de gouvernement
UMP, alors même qu’il a voté la
majorité des réformes antisociales entreprises
par ce dernier.
L’union, derrière les patrons !
Bayrou propose de rassembler des gens
de gauche et de droite autour d’un projet
prétendu au-dessus du clivage gauche
– droite, mais qui en réalité défend clairement
les intérêts d’une minorité de la
population. Derrière un problème sémantique,
se cache en réalité la question de
quel camp social on défend. Aujourd’hui,
l’UMP, l’UDF tout comme la direction du
PS et sans même parler du FN, défendent
tous un projet qui défend les seuls intérêts
des classes dirigeantes en affichant plus
ou moins ce soutien inconditionnel au
patronat et à la bourgeoisie.
Ne tombons pas dans le piège !
Face à la mollesse du Parti Socialiste,
le racisme de l’extrême droite Frontiste,
la xénophobie de la droite extrême sarkozyste
et la supercherie d’une UDF dite
centriste, aux programmes tous plus capitalistes
et libéraux les uns que le autres, la
seule solution pour réellement améliorer
la situation pour la majorité de la population,
c’est ne faire confiance qu’à nos
propres forces et de descendre dans la rue
dès le 22 avril au soir si Sarkozy ou Le Pen
sont au second tour !
Dimitri, [Nanterre]