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130 000 chà´meurs de plus ou de moins... pour Breton, ça peut bien attendre la fin de la campagne !

mardi 8 mai 2007, par RED

Le taux de chômage annuel aurait
dû être publié en mars dernier, il
ne le sera qu’après la présidentielle.
Pourquoi ce retard ? En janvier, quand les
premiers chiffres sortent, la direction de
l’INSEE s’affole : les chiffres sont les mêmes
qu’au début de l’année dernière, 9,2% (c’est-à-
dire 2,5 millions), alors que le gouvernement
a déjà annoncé une baisse : 8,7%, donc
2,37 millions de chômeurs. Très vite l’accès
aux nouveaux chiffres est bloqué pour statisticiens
et l’Institut – sur instruction du ministère
de l’Economie – annonce discrètement
à la presse le report de leur publication*.

Les enquêtes sur les chiffres du chômage
sont toujours à prendre avec précautions :
il y a les enquêtes trimestrielles effectuées
par l’INSEE auprès de 70 000 personnes,
dont les critères sont fixés par le Bureau
International du Travail : est chômeur qui
se dit sans travail et veut en trouver un.
L’enquête de janvier donne le taux annuel,
publié en mars (sauf cette année...), qui
évolue ensuite avec les statistiques mensuelles
de l’ANPE. Celles-ci sont plus
douteuses puisqu’il suffit de radier un
chômeur ou de le placer en formation
professionnelle (obligatoire, sous peine de
radiation...) pour qu’il ne soit plus comptabilisé
comme tel. Du coup, le taux officiel
de l’année suivante doit parfois corriger les
évolutions trop optimistes encouragées
par le gouvernement. Déjà en mars 2006
l’INSEE avait corrigé les chiffres ANPE
de 0,1%, ce qui n’avait pas plu à Villepin,
déjà discrédité par le mouvement étudiant.

Mais en cette année électorale, la différence
est de... 0,5% entre les deux chiffres !
Rien d’étonnant à ce que le ministre de
l’Economie Thierry Breton ait imposé à
l’Institut de reporter à après la campagne
cette info embarrassante.
Cela montre à quel point les
statistiques sont utilisées comme simples
moyens de propagande et sont dissimulées
quand elles ne peuvent pas servir
de pub au gouvernement. Pourtant cela
devrait être un outil qui permette de mieux
organiser la société, et, en définitive, de
fournir autant que possible à chacun un
emploi qui lui convient. Pour ça, il vaut
mieux regarder les chiffres en face...

Suzanne [Sorbonne]


*source, Le Canard enchaîné

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