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Edito
mardi 8 mai 2007, par
Sarkozy est le nouveau Président de la
République Française.
Certains sont désespérés, parlent de quitter le
pays… D’autres ont commencé à cramer des
caisses ou à préparer la riposte. Nous sommes
de ceux-là : il faudra plus qu’une élection pour
nous décourager !
Évidemment, ça nous donne la rage de voir
Sarkozy à l’Élysée ! Mais il ne faut pas se faire
de films sur lui : il est dangereux, mais pas
fasciste. Et s’il est dangereux, ce n’est pas
parce qu’il serait particulièrement méchant,
ou paranoïaque… C’est parce qu’il exécute
les moindres souhaits des vrais puissants, des
riches, des patrons, du MEDEF… Ce que Royal
se préparait aussi à faire !
L’élection de Sarkozy n’est pas une défaite,
et celle de Royal n’aurait pas été une victoire :
tous deux étaient déterminés, chacun à leur
manière, à liquider nos acquis sociaux. Les
classes dirigeantes mettent une énorme pression
sur les gouvernants pour qu’ils privatisent,
exploitent, précarisent… Une pression telle
qu’elle a poussé Sarkozy sur le terrain de
l’extrême droite, et Royal sur le terrain de la
droite.
L’espoir ne vient pas d’un remplacement de
Sarkozy par quelqu’un d’autre, mais de quelque
chose de beaucoup plus prometteur : la
combativité de millions de jeunes et de travailleurs.
Depuis cinq ans, nous sommes des millions
à être descendus dans les rues, à de nombreuses
occasions : contre Le Pen en 2002,
contre la « réforme » des retraites en 2003,
contre la guerre en Irak, contre la loi Fillon sur
les lycées en 2005, contre le CPE en 2006,
sans oublier les révoltes dans les quartiers en
novembre 2005, et la victoire du NON à la
Constitution Européenne.
Face à un gouvernement de droite déjà très
agressif, et à une gauche déjà très molle,
nous avons fait la preuve que nous pouvions
gagner, par la lutte ! Alors que le CPE était
voté et promulgué, et que le gouvernement
Sarkozy - Villepin s’y accrochait de toutes ses
forces, et de toute la force de ses CRS, nous
les avons forcés à retirer la loi, sous la menace
d’une grève générale !
Cela prouve au moins deux choses : d’une,
après 5 ans de Sarkozy au gouvernement, la
France n’est pas devenue un pays fasciste,
même si le MEDEF a réussi à faire passer la
plupart de ses attaques sociales, et de deux,
on peut infliger des défaites même à un tel
gouvernement, et même plus. Les jeunes et
les travailleurs ont rarement été aussi révoltés
que pendant ces 5 ans.
Nous devons donc compter sur nos propres
forces, comme on a commencé à le faire
depuis cinq ans : à nous de préparer la riposte,
mais, cette fois-ci, ne laissons rien passer !
Sarkozy a annoncé qu’il voulait s’attaquer
avant juillet au droit de grève, aux retraites et
au droit pénal des mineurs : il veut aller à l’affrontement
avec la jeunesse, les retraités, et les
travailleurs.
Alors préparons l’affrontement, préparons un
nouveau mai 1968 !