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La Palestine : Un avenir dans quelle sens ?

mardi 8 mai 2007, par RED

En prenant la décision stratégique
de participer aux
élections municipales et
législatives palestiniennes, le
Hamas voulait ainsi se présenter
comme la deuxième force politique
palestinienne, une grande force d’opposition
dans le conseil législatif.

La large victoire du Hamas aux élections
provoqua la surprise au sein de sa propre
direction, ainsi que parmi les acteurs politiques
locaux et internationaux. Les négociations
autour d’un gouvernement d’unité
nationale, menées par le dirigeant pragmatique
Ismail Hanieh, nommé premier
ministre par le Hamas, n’ont pu aboutir,
faute de partenaire.

Les résultats des élections ne furent
pas accueillis avec enthousiasme chez les
capitales dominantes, mais ils furent au
contraire condamnés. Il fallait alors pour
eux punir les palestiniens qui ont mal
voté ! La décision prise par ceux qui sont
censés représenter la communauté internationale,
les Etats Unis et l’U. E. consista
donc à arrêter le financement de l’autorité
palestinienne et à ne pas reconnaître le
gouvernement du Hamas. Quant aux régimes
arabes, ils fermèrent alors leurs portes
au nouveau gouvernement, par peur
d’être pris pour « des collaborateurs des
organisation terroristes ». Israël de son
côté, avait rebloqué les revenus des taxes
palestiniennes (55 millions de dollars par
mois), et empêché considérablement la
circulation à Gaza et en Cisjordanie.
La situation palestinienne interne n’était
pas des plus faciles. Pour la première fois
après trente années à la tête de la direction
du peuple palestinien, le mouvement
Fatah venait de perdre le pouvoir, ainsi
que la légitimité publique. Néanmoins, le
Fatah gardait la présidence en la personne
de Mahmoud Abbas, qui bénéficie en vertu
de la constitution, de larges pouvoirs et du
contrôle total aux forces d’ordre.
Avant que la confrontation armée prenne
la place des tables de dialogue, le gouvernement
Hamas fut confronté à toutes
ces pressions internes et externes sans
être réellement au pouvoir. De quel pouvoir
peut disposer un gouvernement sans
gestion de ses propres policiers et sans
pouvoir payer ses fonctionnaires ?! Peu de
temps s’écoula avant qu’une quasi guerre
civile entre palestiniens ne fut déclanchée
 !

Cette guerre entre deux légitimités au
pouvoir, coûta au peuple Palestinien des
centaines de morts et de blessés, ainsi
qu’une grande perte d’espoir. Hamas et
Fatah se mirent d’accord sur la formation
d’un gouvernement d’unité nationale chez
le roi Abdullah en Arabie saoudite. Hamas
accepta bizarrement, en vingt-quatre heures
la majorité des conditions politiques
israélo-américaines, mais à quel prix ?!

Les deux parties, dans l’accord imposé
par les saoudiens (et apparemment
d’autres), n’ont pas effectué le bilan des
conséquences de leurs actions politiques
sur la population palestinienne, et n’ont
pas réfléchi à la marche arrière qui a été
faite dans la lutte de libération nationale
palestinienne, découlant de leurs choix et
actes politiques. Il semble pour la population
palestinienne, que l’intérêt suprême
de ces deux parties se résume au « partage
du gâteau du pouvoir », selon l’expression
utilisée par les palestiniens eux-mêmes.
La majorité des forces politiques sont
maintenant présentes dans ce gouvernement
d’unité nationale, à l’exception d’une
force politique d’opposition au parlement,
le FPLP (gauche marxiste) et d’une deuxième
qui n’a pas accepté de se présenter aux
élections, le Jihad Islamique (nationalisme
islamique).

La violence israélienne augmente contre
Gaza et la Cisjordanie, et s’accompagne de
menaces d’invasion militaire de la bande
de gaza, et ce afin de rendre l’honneur
perdu de l’armée israélienne après sa
défaite au Liban. L’embargo international
continu pendant que les américains proposent
un nouveau plan pour mettre à
genoux les palestiniens.

Mais le plus grave est que la violence
sociale tend à remplacer la violence politique.
Les clans qui avaient précédemment
combattu pour l’un des deux partis,
poursuivent leurs affrontements mais sur
fond de vengeance personnelle. Et pour
la première fois, des groupes inconnus se
réclamant du salafisme, attaquent sous
des prétextes religieux des cafés internet,
des vidéos clubs, et dernièrement une fête
dans une école de Rafah. Et face à cela, le
gouvernement se retrouve paralysé par les
contradictions entre ses dirigeants et ses
grands fonctionnaires.

L’actualité sombre de la Palestine ne
laisse alors aux palestiniens que la peur
de l’avenir.

Wissam, [FPLP Gaza]

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