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Turquie

En lutte pour la démocratie !

mardi 8 mai 2007, par RED

La cour constitutionnelle a décidé
d’annuler le premier tour des élections
présidentielles, autrement
dit, le scrutin est invalidé. C’est un événement
symbolique dans l’histoire de la
Turquie moderne. Recep Tayyip Erdogan,
le premier ministre issu de l’AKP (le parti
islamo-conservateur) souhaitait poser sa
candidature aux élections présidentielles.

Or, sous la pression de l’armée il a été
contraint d’y renoncer et décida alors
de présenter Abdullah Gul, son ministre
des affaires étrangères. Pas de chance pour
Erdogan ? L’armée qui défend une soi disant
laïcité refuse la nomination d’Abdullah Gul
car ils craignent la montée des islamistes au
pouvoir. Les élections législatives anticipées
semblent être une issue pour tenter de régler
la crise entre le gouvernement et l’armée. La
Turquie refuse de se confronter avec la réalité
qui est celle d’un pays non tolérant, non
laïc et non démocratique. En revanche elle
contribue à développer à la fois l’émergence
des islamistes et des nationalistes. Il y a un
réel danger en Turquie car l’armée qui se
cache derrière ses prétentions de défendre la
laïcité veut en réalité accéder au pouvoir par
la force, donc un coup d’état ayant comme
objectif d’honorer l’idéologie d’Ataturk et
de maintenir l’ordre public via la répression
notamment.

Une autre voie émerge…

Deux événements indiquent l’émergence
d’une autre voie qui est celle du mouvement
socialiste (et aussi communiste).
Le premier mai a révélé encore une fois
une crise majeure entre les manifestants
de gauche et la police puisqu’il y a eu
des heurts violents réprimés par la police
(1 000 arrestations à Istanbul), sous prétexte
qu’il était interdit de manifester à
la place principale de la ville, Taksim. La
SGP (organisation de jeunesse socialiste)
a organisé des occupations étudiantes
de plusieurs universités turques afin de
dénoncer le port d’armes légal dans le
milieu universitaire. Cet événement souligne
une réelle nécessité de construire une
alternative socialiste et démocratique qui
viendrait d’en bas.

La question de la démocratie en Turquie
souligne bien une crise enracinée et profonde
et ceci doit alerter l’opinion internationale.
L’Union Européenne n’est pas
la clé des maux de la Turquie en adoptant
bien sûr une logique qui mène à un enlisement
de la crise. L’UE a commis une erreur
grave. Elle n’est pas dans une logique de
régler la question démocratique mais bien
au contraire elle permet d’assurer une
légitimité à l’état turc puisqu’il exerce un
pouvoir autocratique et autoritaire depuis
un siècle.

Il y a urgence à soutenir la Turquie
dans son renforcement démocratique afin
qu’elle sorte de cette crise dans laquelle
elle s’enlise de plus en plus et de donner
au peuple turc l’espoir de vivre fraternellement
en paix.

Direne, [Saint-Denis]

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