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Contre leur politique liée au patronat, défendons notre politique liée aux luttes des jeunes et des travailleurs !
mardi 8 mai 2007, par
La concurrence accrue entre
les pays capitalistes et la
crise économique que subissent
les classes dirigeantes
les « obligent » à revenir
sur les acquis lâchés dans la période de
croissance d’après-guerre. Non pas parce
que les patrons ou les actionnaires sont
« méchants », mais parce que s’ils n’augmentent
pas leurs profits, ils seront rachetés
par d’autres patrons ou actionnaires… En
France, la combativité du mouvement social
a donné du fil à retordre à la classe dirigeante
et aux politiciens de tous bords. Mais les
réformes des retraites, de la Sécu, de l’éducation,
les privatisations, le développement de
la précarité ou encore du tout répressif vont
dans le sens de la classe dominante.
Fondamentalement les mêmes
Les différenciations entre UMP, UDF et
PS sont maigres : Jospin a plus privatisé
entre 1997 et 2002 que les gouvernements
de droite entre 1993 et 1997. Bayrou a commencé
la réforme dans l’enseignement
supérieur en 1997, continué par le LMD
de Lang et fini par l’UMP avec l’autonomie
des universités et la réforme Fillon à
l’école. Tous se courent après sur un air de
« Je t’aime, moi non plus » ou encore de
« je suis plus réactionnaire que toi. »
UMP : la voie du libéralisme
Au plus à droite, l’UMP s’inspire de ce
qui a pu être fait par Thatcher en Grande-
Bretagne au début des années 1980, ou
par Berlusconi il y a quelques années. Des
gouvernements de combat et de destruction
massive. Des dirigeants prêts à affronter
les plus grandes grèves, à y résister, à
envoyer la police voire l’armée, à réprimer
sans cesse jusqu’à démoraliser totalement
la jeunesse et les salariés. Sarkozy promet
ainsi de s’attaquer avant l’été au droit de
grève, en imposant un service minimum
dans les transports, aux droits de l’enfant,
en détruisant l’ordonnance de 1945 sur les
mineurs et aux derniers régimes spéciaux
des retraites.
PS : la voie sociale libérale
Mais la gauche, elle, s’inspire de modèles
non moins effrayants. La différence entre
le PS et la droite est que celui-ci est encore
implanté dans une partie du mouvement
social et syndical. Cela veut dire d’une part
que les syndicats seraient moins enclins
à mobiliser face à un gouvernement de
gauche. Cela signifie aussi que le projet
du PS s’inspire de ce que font d’autres
sociaux-démocrates en Europe. Tony Blair,
par exemple, n’est jamais revenu sur les
mesures de Thatcher. Il les a poursuivies.
Mais il a pris soin d’intégrer les syndicats
à l’appareil : ce sont eux qui, en partie,
assument les réformes ou plans sociaux.
Le 24 mars 2006, 1,5 million de salariés
de la fonction publique faisaient grève en
Grande-Bretagne contre la réforme des
retraites. Cette grève n’a pas eu de suite,
car deux semaines après avaient lieu les
élections municipales. Les syndicats ont
ouvertement arrêté
la grève pour ne pas
mettre en péril le
parti de Blair… C’est
cette stratégie que
Royal voulait mettre
en place en parlant
de « négociations
entre les partenaires
sociaux » à tous
bouts de champs.
Bayrou : entre les deux.
La voie de Bayrou s’inspire des deux précédentes.
Du reste, Blair lui-même a parlé
le premier de « troisième voie ». Malgré sa
stratégie, il n’a pas hésité, lorsque l’anesthésie
ne fonctionnait pas, à réprimer fortement
les grèves des pompiers ou le mouvement
anti-guerre. C’est en cela qu’un
rapprochement du PS et de l’UDF serait
possible, pour créer une opposition aussi
faible qu’inefficace à l’UMP et, en tous les
cas, poursuivre sa politique en 2012.
La voie des révolutionnaires !
S’il existe plusieurs voies et stratégies
pour mettre en place le projet de la classe
dominante, il est évident que la démocratie
qu’on nous offre est fictive. Seule
la lutte indépendamment des institutions
permettra d’imposer nos revendications,
quel que soit le gouvernement en place.
C’est cela que représentent, entre autre,
la candidature d’Olivier Besancenot et les
candidatures LCR aux législative : la possibilité
de faire entendre une autre voix, celle
des luttes et des combats pour la défense
des intérêts des jeunes et des travailleurs.
Ainsi que la possibilité de populariser les
luttes en cours, de les étendre à l’ensemble
du monde du travail
À nous d’agir maintenant !
Pour changer le monde en profondeur, un
bulletin dans l’urne ne sera pas suffisant.
Il faut que toutes celles et tous ceux qui
veulent lutter s’organisent ensemble pour
préparer les prochaines batailles contre le
gouvernement et les classes dirigeantes.
Tous ensemble, c’est possible d’avoir des
batailles qui gagnent, comme le CPE et
même qui aillent plus loin, pour faire la
révolution et changer de société !
JB, [Nanterre] et Bernardo, [Jussieu]