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Lutte antifasciste à Nice
Pas de fachos dans nos quartiers… Pas de quartier pour les fachos !
mardi 8 mai 2007, par
Hitler est mort il y a 60 ans et,
encore aujourd’hui, ses descendants
politiques célèbrent son
anniversaire en tenant leur congrès le jour
de sa mort. Cela s’est passé il y a quelques
années, en toute impunité, le groupe en
question est présent à Nice sous le nom de
Nissa Rebela mais s’organise nationalement
au sein du bloc identitaire.
Le 27 janvier dernier, 400 personnes
s’étaient rassemblées aux abords du lieu
où se tenait un de leurs colloques (cf. RED
N° 79), une petite réussite. Mais Nissa
Rebela et les Identitaires s’implantent de
plus en plus à Nice, malgré la résistance
naissante. Leurs avancées ont été spectaculaires
ces dernières années : implantation
au stade, dans les lycées, agressions,
pressions, campagnes d’affichage envahissantes,
candidats aux législatives, cela
pour véhiculer haine, racisme, islamophobie
et violence.
Agressions contre les jeunes, les immigrés et les travailleurs
Ces dernières années, et plus particulièrement
ces derniers mois, les agressions
d’afficheurs, de militants, de SDF et de
tous ceux qui ont une gueule de métèque
sont devenues quasiment hebdomadaires.
Cela va des coups après un tractage jusqu’au
bidon d’essence vidé sur les affaires
d’un SDF, des menaces par Internet, par
blog interposé au fichage et à la photographie
de ceux qui leur
résistent. Les pressions
exercées entretiennent
un climat de tension
permanent leur permettant
d’imposer leur force,
particulièrement dans
les lycées, cibles faciles.
Partout en ville, les
autocollants et affiches
pullulent, arborant des
slogans tels que « oui
à la socca (plat typique
niçois), non au kebab »,
« immigration basta » ou encore, au lendemain
des incidents à la gare du Nord
« la gare du nord aujourd’hui, la gare de
Nice demain ? ». Ils utilisent les couleurs
des supporters (rouge et noir) pour mieux
s’intégrer dans le paysage urbain, falsifier
une culture et une tradition niçoise tolérante,
construite par des prolos et que ces
petits bourgeois veulent récupérer. Leurs
tractages restent encore rares, le courage
n’est pas le propre de ces gens-là.
Aucune réaction des institutions…
Leurs violences et discours racistes ne
sont pour l’instant pas
attaqués par les autorités.
Leurs idées (qu’ils
nomment « nationales
révolutionnaires »),
racistes et nazifiantes,
devraient être interdites
mais, au vu de la
dernière campagne
électorale, ne font que
prospérer. Ce climat de
LePenisation des idées
permet la banalisation
de leurs actes et de leurs
méthodes. Pour rajouter à cela, le maire
UMP Jacques Peyrat, ex-dirigeant du FN,
leur fait les yeux doux au conseil municipal
et l’un de leurs candidats aux législatives,
Tous ensemble, il faut lutter !
Leurs provocations devant les lycées
populaires sont en général repoussées
brillamment : au début de l’année scolaire,
les élèves du lycée G.Appolinaire, prévenus
par les militants JCR et MJS existants,
ont chassé les nazis.
Le milieu de gauche a clairement pris
conscience du danger existant, enfin, mais
le fléau s’est répandu et banalisé. La résistance
qui s’organise est faible mais prend
une forme encourageante. La prise de
conscience actuelle est sûrement due à
la multiplication des agressions et leur
visibilité croissante.
La lutte antifasciste doit être quotidienne
chez nous tous car elle est bien le danger
immédiat qui nous guette tous… Ce que
je vous raconte là est mon quotidien, et
seule une riposte immédiate permettrait
que cela ne devienne pas le vôtre.
Kévin, [Nice]