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Deux poids, deux mesures !
mercredi 16 mai 2007, par
Aujourd’hui, Bush junior veut remettre ça avec ses petits copains Blair et Chirac ! Depuis quelques mois, ils ont lancé une vaste campagne de propagande pour convaincre les populations d’accepter une nouvelle agression criminelle contre l’Irak et sa population. Chirac se démène comme un forcené pour faire croire qu’il s’opposerait à Georges Bush. En fait, il s’oppose surtout à une intervention « unilatérale » des USA. Pour le gouvernement français, l’important, c’est de participer ! Et c’est surtout important pour les entreprises comme TotalFinaElf qui veulent préserver leurs contrats dans la région. Même le chef du gouvernement allemand, Schröder, qui a fait sa campagne sur sa soi-disant « opposition à la guerre », a affirmé, juste après avoir été réélu, que l’Allemagne ne serait pas absente d’une guerre contre l’Irak ! En demandant que l’ONU soit le cadre d’organisation de l’offensive contre l’Irak, les Etats européens ne font qu’essayer d’obliger les Etats-Unis à leur laisser une part du g‰teau. Comme elle l’a prouvé par le passé, par exemple en Yougoslavie ou au Rwanda, l’ONU n’est pas faite pour défendre des intérêts plus justes ou plus progressistes. C’est simplement un cadre de régulation des désaccords entre des puissances qui ne cherchent qu’à se partager le monde.
Trois arguments sont mis en avant par l’administration US et par la quasi-totalité des médias. Ce ne sont que des prétextes que l’on retrouve systématiquement dans la propagande pour la guerre :
1. Le régime irakien serait en train de développer des armes de destruction massive et soutiendrait des réseaux terroristes.
2. Saddam Hussein serait un danger pour la stabilité de la région.
3. Saddam Hussein serait un dictateur assoiffé de sang, l’incarnation du Mal Absolu sur la Terre.
1- La question du développement d’armes de destruction massive ne tient pas debout. Lorsque l’Irak et son dictateur Saddam Hussein comptaient parmi les meilleurs amis de l’Occident, personne ne trouvait rien à redire aux efforts d’armement. Saddam y était même encouragé. Pendant qu’il liquidait les opposants à l’intérieur, les USA l’encourageait et l’aidait à attaquer l’Iran. A cette occasion, les Etats impérialistes lui ont même filé un sacré coup de main. La France par exemple a prêté à l’armée irakienne des avions de combat. Et durant cette période, personne n’a réellement critiqué l’usage d’armes chimiques contre la population kurde. Des autorisations d’exportation ont même été accordées. Quant à la question de la bombe nucléaire, les experts sont obligés de reconnaître qu’après les bombardements, tout le système est démantelé. A l’heure actuelle, l’Irak ne dispose d’aucune possibilité de développer un arsenal nucléaire. Par contre, des Etats comme Israël ou le Pakistan dispose de cet armement. Mais ces Etats sont de très bons amis des impérialistes américains et européens : ils ne risquent donc pas d’être bombardés. Or, aujourd’hui le pays qui consacre le plus de moyens pour mettre au point des armes chimiques est l’Etat américain ! Le « démocrate » Clinton s’était d’ailleurs opposé en 1999 à toute visite d’inspecteurs sur les sites de l’industrie pharmaceutique américaine, qui travaillent sur ces questions. Enfin, en ce qui concerne les réseaux terroristes, aucune preuve sérieuse n’a pu être avancée.
Conclusion : En fait c’est quand un pays est soutenu par les grandes puissances impérialistes, qu’il se retrouve en capacité de se procurer des armes de destruction massive ! Car pour les Etats-Unis, ce n’est pas la question de l’armement qui pose problème. Ils le savent trop bien, eux qui ont un budget militaire supérieur à l’ensemble des budgets additionnés des autres puissances. Le problème, c’est qu’un Etat qui ne sert pas les intérêts des capitalistes occidentaux puisse s’armer. Israël sert ces intérêts, tout comme le Pakistan, il n’y a donc rien à redire !
2- La question des risques pour la région est un prétexte grossier. L’occupation répétée des territoires palestiniens par Israël est soutenue depuis 1967 par les démocraties occidentales. Et cet Etat a régulièrement agressé ses voisins : l’Egypte, le Liban, la Syrie, la Jordanie… Et menace toujours de le faire. Aujourd’hui, la politique menée par Sharon et ses alliés travaillistes au gouvernement représente le plus grand danger pour tous les peuples du Moyen-Orient, peuple israélien compris. Pourtant, les USA continuent à soutenir, à financer et à armer cet Etat. Sans protestation des Etats membres de l’Union Européenne.
Conclusion : ce n’est pas le fait d’annexer un territoire par la violence qui pose un problème. Ce qui pose problème c’est que ces annexions ne se fassent pas dans l’intérêt des grandes puissances. Dans le cas du Koweït, cette annexion pouvait mettre en danger les intérêts des bourgeoisies occidentales dans la région. C’est pour cela que les Etats-Unis et l’Europe sont intervenus. Mais quand une annexion sert les intérêts occidentaux, personne n’y trouve à redire. Sauf peut-être sur la forme : la politique israélienne, et le soutien officiel dont elle bénéficie, le démontre tous les jours.
3- Bien sûr, le régime irakien est une dictature sanguinaire. Mais en faire le pire régime de la planète, dirigé par ce qui serait l’équivalent arabe de Hitler est une absurdité. Il existe bien d’autres régimes réactionnaires et dictatoriaux sur le globe. Parmi eux, l’Arabie Saoudite : il s’agit d’une monarchie de droit divin, dont la famille royale se vautre dans le luxe quand une partie de la population crève de faim ; les femmes n’y disposent d’aucun droit, doivent sortir complètement voilées, ont interdiction de conduire, peuvent être lapidées ; les ch‰timents corporels et la peine de mort par décapitation sur la place publique sont toujours en vigueur... Mais il s’agit d’un des meilleurs alliés des Etats-Unis. Les USA, tout comme la France, n’ont jamais rechigné à soutenir les pires dictateurs quand ceux-ci servent leurs intérêts : Suharto en Indonésie, Pinochet au Chili, les différents juntes militaires en Amérique Latine, Mobutu au Congo, etc. En Irak, c’est un régime militaire que les Etats Unis comptent installer. La 1ère t‰che de ce régime sera de réprimer toute mobilisation populaire que la chute de Saddam pourrait entraîner... Et, comme par le passé, il ne permettra aucune véritable autodétermination du peuple kurde !
Conclusion : Avec les Etats occidentaux, le problème n’est pas d’être un dictateur. Le fait de massacrer tout un peuple comme peuvent le faire Sharon en Palestine ou Eçevit au Kurdistan n’est jamais un obstacle à des relations amicales et chaleureuses avec l’Occident. Le problème, c’est d’être un dictateur qui refuse de servir les intérêts des capitalistes des USA ou de la France !