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Palestine  : une nouvelle guerre pour bientà´t
vendredi 22 décembre 2006, par
La situation au Moyen-Orient et notamment en Palestine est de plus en plus instable. En Afghanistan et en Irak, la résurgence de la résistance accentue la crise et la faillite de la stratégie de l’impérialisme étasunien. En même temps, elle déchire la classe dirigeante américaine sur la stratégie à adopter. Ils sont obligés de faire des concessions aux impérialismes concurrents, l’Union Européenne et la Chine, et à la bourgeoisie irakienne qui exploite la crise pour négocier sur la question de l’exploitation du pétrole. La situation est tellement dramatique pour eux que Bush a admis qu’il y a une comparaison entre les guerres du Vietnam et d’Irak.
Quelle tactique pour l’impérialisme ?
Le débat sur la sortie de crise fait rage de l’autre côté de l’Atlantique et en Grande-Bretagne. Des secteurs de la classe dirigeante prônent un rapide retrait, notamment après l’interview du chef d’état-major de l’armée britannique au journal Daily Mail pour expliquer cette position. Cependant, l’administration américaine est ferme dans sa position de maintien des troupes et veut aller encore plus loin en espérant infliger une défaite au mouvement de résistance. Les événements de cet été étaient une première tentative pour tester cette tactique. Mais la victoire de la résistance libanaise les pousse encore plus dans le gouffre.
Gaza dans la ligne de mire
Cette tactique n’est pas encore abandonnée. L’armée israélienne se prépare à une nouvelle opération d’envergure dans la bande de Gaza. Personne ne se pose la question de savoir s’il y aura une nouvelle guerre mais plutôt quand elle aura lieu. Le pari des Israéliens et des Américains est que le Hamas n’a pas la même force militaire que le Hezbollah et que la situation matérielle dans la bande de Gaza est tellement dramatique (75 % de chômeurs, les fonctionnaires n’ont pas été payés depuis la victoire du Hamas) que cela poussera la population à accuser le Hamas des catastrophes infligées par l’armée israélienne.
Casser la résistance
C’était le même pari qu’ils avaient fait sur le Hezbollah. Mais en Palestine, ils comptent aussi sur le Fatah et le président Mahmoud Abbas pour faire pression sur le Hamas pour qu’il accepte les conditions des Israéliens et des Américains et aille négocier. Pour augmenter cette pression, un climat de guerre civile larvée règne dans la bande de Gaza : à n’importe quel moment, Abbas peut donner le feu vert pour que ses milices la déclenchent. Une défaite du Hamas signifierait la défaite de la résistance palestinienne et démoraliserait les résistances dans toute la région. Comptons sur la force de volonté de la résistance qui a tenu pendant des décennies et qui aujourd’hui ne se bat plus isolée contre Israël et l’impérialisme américain.
Christakis, [Censier]