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De de Gaulle à Sarko, on est toujours contre la « Françafrique  »â€‰ !

vendredi 22 décembre 2006, par JCR-RED

Bientôt les présidentielles de 2007, les futurs candidats doivent s’exprimer sur la politique extérieure de la France en Afrique particulièrement. La politique africaine est un domaine réservé du chef de l’État.
Depuis que les pays africains ont pris leur indépendance, privant ainsi la France de la mainmise sur les ressources naturelles, une des priorités de la politique extérieure française a été de reprendre le contrôle - militairement et économiquement - sur les pays africains, leur politique et leurs ressources.

Florilège

La France a, entre autres, aidé Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, à assassiner Thomas Sankara en 1987, qui essayait de mettre en place une politique sociale et indépendante de la France. De même pour Sylvanus Olympio, président du Togo, assassiné et remplacé il y a une quarantaine d’années par Gnassingbé Eyadéma, dictateur lié au pouvoir français. Après la mort d’Eyadéma en 2003, son fils, Faure Gnassingbé lui a succédé avec l’aide juridique de la France ; Idriss Déby, président tchadien, vient d’être reconduit au pouvoir à coup de fraude et de violence, mais le ministère des Affaires Étrangères Français a mis en place en septembre dernier un accord de coopération bilatéral avec lui.

Grosses magouilles pour « les intérêts de la France »

C’est bien pour des raisons économiques que la France soutient ces dictateurs : ceux-ci mènent des politiques violemment antisociales pour pouvoir payer la dette, privatisent les services publics et les sources de matières premières de leurs pays au profit d’entreprises françaises.
Pourtant Bob Denard, notoirement surnommé le « corsaire de la République », mercenaire d’extrême-droite qui faisait la sale besogne en Afrique au service des gouvernements français est passé en procès début 2006. Le fait qu’il soit inquiété pour un coup d’État dans les Comores en 95 n’est cependant qu’un leurre pour donner l’impression que cette période du mercenariat est passée. Au contraire, Denard est l’initiateur d’un phénomène grandissant : la privatisation de la violence. Il existe désormais des Sociétés Militaires Privées. Ces sociétés agissent officieusement au service de la France ou d’autres pays en dehors de tout contrôle démocratique.

À qui le tour ?

Depuis 14 ans Chirac tenait ce système de façon opaque. Il est impossible au/à la futur-e président-e de la France de ne pas envisager de prendre la succession à la tête des réseaux de la Françafrique tant ils influent sur la politique intérieure. Cela explique peut-être les voyages de Royal et Sarkozy en Afrique. L’une est la candidate de l’opposition, l’autre se dit le candidat de la « rupture » Pourtant ils n’ont pas l’air de vouloir briser ni même dénoncer ou critiquer les politiques néocolonialistes et meurtrières de la France en Afrique.

Suzanne (Tolbiac)

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