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à‰lections brésiliennes  : résistance dans un contexte défavorable
vendredi 22 décembre 2006, par
Le deuxième tour de la présidentielle Brésilienne oppose « Lula » da Silva, président sortant (Parti des Travailleurs), à Alckmin, représentant de la droite. Des scandales de corruption ont touché le PT et son gouvernement ; et leur politique a amplifié les attaques contre le monde du travail. Alckmin a bénéficié en fin de campagne d’un vote antigouvernemental de certains salariés.
La situation brésilienne actuelle est marquée par une profonde dépolitisation et démobilisation. Quel que soit le verdict du second tour, le gouvernement qui prendra ses fonctions début 2007 appliquera pour l’essentiel la même politique.
Le P-SOL et l’opposition de gauche
Le seul enjeu était en fait constitué par les résultats du P-SOL (parti fondé par des exclus du PT), qui s’était allié à deux autres formations (PSTU et PCB) ; l’opposition de gauche au gouvernement se présentait donc unie.
La campagne d’Heloísa Héléna s’est axée sur la dénonciation des « deux frères siamois » Lula et Alckmin. Elle a défendu une politique en rupture avec celle menée depuis douze ans. La campagne a permis l’expression politique d’une résistance et d’une opposition de gauche des travailleurs et de la société brésilienne.
Son résultat (6,85 %) montre un potentiel pour la construction d’une alternative. Il s’agit d’un point d’appui pour une force d’indépendance de classe et socialiste.
Questions et défis
Mais la campagne menée soulève quelques questions, notamment la différence entre le programme de la candidate et celui de sa coalition politique.
Le tout jeune P-SOL va organiser son premier congrès, qui aura deux enjeux : unifier l’organisation, aujourd’hui front de tendances plutôt que parti, et ancrer le parti sur une orientation anticapitaliste. Son programme provisoire a clairement un tel caractère, mais il faut qu’il soit compris comme un guide pour l’action quotidienne, et non comme une déclaration de principes déconnectée de la politique concrète. Sa rediscution est nécessaire car de bonnes parties des militants et courants ont rejoint le P-SOL après l’adoption de ce texte lors de sa conférence nationale de fondation.
Un point positif : tous les courants et la quasi-totalité des membres du P-SOL semblent conscients que le maintien d’un tel cap sera indispensable pour avancer dans la construction d’une alternative.
Sofiane, [Jussieu]