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Combattre les oppressions dans le monde du travail

mardi 12 juin 2007, par JCR-RED

XXIII° Rencontres Internationales de Jeunes Révolutionnaires
Lundi 31 juillet 2006
Meeting « les mouvements féministes et des lesbiennes, gais, bis et transgenres »

Combattre les oppressions dans le monde du travail

Le sexisme et l’hétérosexisme s’expriment dans l’ensemble des sphères de la société : du monde du travail aux aspects les plus intimes de la vie quotidienne.
Paradoxalement pour des marxistes nous prenons peu souvent le temps de la réflexion et de l’élaboration dans le but d’intervenir contre ces oppressions dans les entreprises.

1 / Etat des lieux rapide

Pour avancer dans ce sens, il est nécessaire de dresser un rapide état des lieux des discriminations dans le monde du travail.

 Au cours des deux dernières décennies, indépendamment de la diversité des situations selon les pays, le travail des femmes a incontestablement évolué vers la précarisation. Dans la même période la participation des femmes à la vie active s’est accrue dans le monde entier à part dans la région subsaharienne et en Asie centrale où elle a stagnée.
La situation des femmes est loin de s’être améliorée : chômage plus important, précarisation, salaires plus faibles, concentration dans certains secteurs d’activités.

 Dans l’ensemble des pays de l’Union Européenne, le taux de chômage des femmes était en moyenne de 11% contre 8,2% pour les hommes en 2000. En Espagne, il dépassait même le double avec 21% contre 10% pour les hommes. Les périodes de chômage des femmes sont plus longues et elles sont plus souvent concernées par les emplois temporaires.

 Le salaire des femmes est environ 30% inférieur à celui des hommes en Europe.
Si l’égalité de salaire n’existe nulle part ce n’est pas le fruit du hasard. Le salaire d’une femme est toujours considéré par le patronat comme uns alaire d’appoint. Il faut ajouter aussi que femmes et hommes ne se répartissent pas dans les mêmes secteurs de l’économie. Les femmes se concentrent notamment dans les secteurs des services, dans les emplois sous-payés et peu qualifiés, temporaires et précaires. Les qualités qu’elles y utilisent, considérés comme acquises dans la sphères domestique ne donnent pas lieu à une reconnaissance de qualifications ce qui est utiliser pour dévaloriser le travail féminin.

 Les femmes sont les premières à subir les effets des crises économiques et à voir leurs conditions d’emploi et de travail se dégrader. Un exemple est plus que significatif, celui du Mexique. En 1980, le salaire moyen des femmes y représentait 80% de celui des hommes. Après la crise en 1992 il ne représentait plus que 57% de celui des hommes.

Il n’aura pas échapper au plus vifs d’entre vous que cet état des lieux que j’ai tenté de dresser n’aborde absolument pas la place des personnes LGBT dans les entreprises. Ce n’est pas par manque de temps ou de préparation : on a beau regarder à la loupe, la question est assez différentes pour les homosexuels. Ils n’occupent pas une place qualitativement différente de celle des hétérosexuels dans les rapports de productions. Les emplois les plus précaires, les moins payés ou les plus pénibles ne leur sont pas réservé comme aux femmes ou aux immigrés.

 Les rapports de production capitalistes induisent l’oppression spécifique des LGBT par un mécanisme indirect. La famille, qui s’enracine dans ceux-ci est à la source de l’oppression des homosexuels faute de pouvoir les faire fonctionner à son service.

 Evidemment je ne veux pas dire que le monde du travail ressemble au pays des bisounours pour les personnes LGBT. Les discriminations sont très nombreuses. Les situations et les revendications à porter varient beaucoup en fonction du niveau d’intégration ou de répression de l’homosexualité.

 L’intervention contre les licenciements abusifs et les discriminations à l’embauche ou à l’avancement sont sans aucun doute à mettre au premier plan dans les pays capitalistes avancés. Mais il faut parler aussi de la protection contre le harcèlement homophobe qu’il soit le fait de la hiérarchie ou des collègues ; de l’égal accès aux avantages prévus pour les travailleurs hétérosexuels et leur conjoint.

2/ La division sexuelle du travail

 La division sexuelle du travail est loin d’être une répartition harmonieuse des tâche entre femmes et hommes. La principale caractéristique de cette division sexuelle du travail est l’assignation prioritaire des hommes à la sphère productive et des femmes à la sphère reproductive.

 Elle s’organise autour de deux principes :
>le principe de séparation « il y a des travaux d’hommes et des travaux de femmes »
>le principe de hiérarchie : « un travail d’homme vaut plus qu’un travail de femme »

 la division du travail a bien sûr évolué historiquement en fonction des besoins de la classe dirigeante. Elle évolue actuellement à cause de la réorganisation à l’échelle mondiale de l’économie capitaliste. Le but est bien connu : l’augmentation de la productivité et de la rentabilité. C’est une donnée essentielle dans la situation actuelle.

 Dans les pays du Nord, le recours au temps partiel (qui concerne prioritairement les femmes) est une pièce maîtresse de ce projet. Dans l’Union Européenne son taux de féminisation est de 81%. Cette forme de travail représente pour les capitalistes un formidable outil de gestion d’une main d’œuvre flexible, permettant d’ajuster la durée du travail aux fluctuations de l’activité. Le patronat tente de reporter une partie des risques sur les salariées. Pourquoi se gênerait-il puisque partout les gouvernements à leur solde nous répètent que cela correspond « aux besoins spécifique des femmes qui peuvent ainsi concilier vie familiale et vie professionnelle »

 La force du capitalisme c’est d’avoir su se réapproprier les oppressions qui lui préexistaient, des les avoir remodeler à son service.

3/ Nos méthodes de luttes

 La question qui est posée est celle de nos méthodes de luttes contre les oppressions dans le monde du travail.

 Dans les pays capitaliste avancés, partout il existe des regroupement de femmes dans les organisation du mouvement ouvrier notamment dans les syndicats : commissions femmes, groupes mixte ou non. En France se développe depuis quelques années des associations professionnelles de travailleurs LGBT (dans les entreprises publiques comme la SNCF ou EDF comme dans des entreprises privées comme PSA) qui sont coordonnées entre elles depuis peu.

 Dans toute l’histoire du mouvement ouvrier, il n’y a pas un seul exemple au monde d’un parti ou d’un syndicat ni même d’une organisation révolutionnaire (pas même notre courant) qui est mis spontanément à son programme la lutte contre le sexisme et l’hétérosexisme. Dans le monde du travail et plus largement dans la société il ne peut y avoir de lutte conséquente si les opprimés eux-mêmes n’interviennent pas activement contre leurs oppression et les discriminations qui en découlent, c’est pour cela que nous soutenons l’ensemble de ces formes d’organisation dans et hors du mouvement ouvrier.

 A tous ceux qui prétendent encore que l’auto organisation divise la classe ouvrière, nous répondons clairement que ce ne sont pas celles et ceux qui se regroupent afin de lutter pour leurs droits et contre leur oppression qui sont responsable des divisions. C’est l’exclusion et la marginalisation des femmes et des LGBT qu sont facteurs de divisions. L’auto organisation est une étape essentielle vers la prise en compte de leurs revendications par le mouvement ouvrier dans son ensemble.

 Notre politique doit être également de convaincre les femmes et les homosexuels de la nécessité de combiner leur combat aux combats ouvriers pour les droits de tous les travailleurs contre l’exploitation.

 Globalement notre méthode n’est pas différente de celle que nous employons sur l’ensemble des questions : chercher à mettre en mouvement les premiers concernés, chercher l’unité la plus large pour entraîner l’action de masse, chercher à montrer au cour de la bataille pour des revendications unifiantes la nécessité de s’affronter au système.

Pour conclure, je voudrais dire que pour les révolutionnaires le combat contre les oppressions sexiste et hétérosexiste dans le monde du travail doit être une priorité. Parce qu’en remettant en cause la séparation artificielle entre questions économique et questions politiques, cela aidera les opprimés et les exploités à penser globalement. Et enfin parce que c’est la condition pour unifier l’ensemble de notre camps social contre la classe dirigeante.

Gaël [Metz]

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