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Les réformes des gouvernements pour mater la jeunesse

vendredi 22 décembre 2006, par JCR-RED

Depuis 10 ans, les gouvernements successifs ont mis en place une série de lois avec pour objectifs déclarés les luttes contre la délinquance et le terrorisme. Ils visent l’instauration de la tolérance zéro et un contrôle accru sur les individus. Aujourd’hui, une nouvelle loi est en projet, elle s’intitule Loi pour la prévention de la délinquance. Son contenu s’inscrit dans la continuité des autres lois.

Depuis des années...

Les mesures précédentes (LSQ, LSI, Perben I et II) ont doucement augmenté les pouvoirs des préfets, de la police... Elles ont donné de plus en plus de pouvoirs aux forces répressives. La loi de lutte contre le terrorisme, en janvier 2006, a été plus loin encore. Elle a officialisé la mise en place d’un fichier de traitement des données personnelles. Ainsi, les compagnies de voyages sont tenues, sous peine d’amende, de signaler tout déplacement d’une personne. Mais cette loi a aussi légalisé l’écoute téléphonique à grande échelle. Elle légalise la filature de personnes ayant commis des actions en groupe et l’infiltration des groupes pouvant mener des actions. Elle a rendu obligatoire la surveillance vidéo de certains lieux. Ainsi, elle a réduit considérablement les libertés civiles et individuelles et facilité la répression policière.

Le projet Sarkozy  : pire que tout  !

La loi sur la prévention de la délinquance diminue encore plus les libertés individuelles. Ainsi, elle légalise les arrestations arbitraires. Une personne peut être arrêtée et mise en examen de façon préventive, car elle est soupçonnée de vouloir commettre un acte  ! Le maire aura des pouvoirs policiers. Le fichier de stockage des données personnelles sera aussi le moyen de signaler tous les séjours à l’hôpital et hôpital psychiatrique, les échecs et difficultés scolaires... Ainsi, elle permet de répertorier les personnes en difficultés, de les surveiller, ce qui aura pour conséquence de les isoler dans des ghettos.

Cacher la misère par la répression

Depuis dix ans, l’État se désengage de la question sociale. Il casse les retraites, la sécurité sociale, verrouille les possibilités d’aides familiales et se cantonne dans son rôle régalien (répression et défense). Les effectifs carcéraux sont en augmentation constante de 1 % par mois et la prison est devenue le troisième employeur de France. Parallèlement, le chômage ne cesse d’augmenter ainsi que la misère. Il y a une multiplication des contrats précaires et une baisse du niveau de vie. Cela démontre donc une claire volonté de l’État de gérer la misère par la pénalisation. Faire baisser les chiffres du chômage... En envoyant les chômeurs en prisons  ! Depuis des années, face à la situation d’appauvrissement, les protestations se multiplient. Depuis 2000, le nombre de grèves augmente, il y a pratiquement un mouvement par an depuis cinq ans, voire plus en 2005-2006.

Résistance  !

Toutes ces oppositions à la situation actuelles ont un écho de plus en plus fort et sont légitimes. Elles s’opposent à un système social en place qui est de moins en moins acceptable. Ces lois permettent ainsi de réprimer facilement la révolte. Cette répression tente d’étouffer des questions fondamentales que les luttes soulèvent. Les lois sont l’instrument du pouvoir et des classes dominantes pour empêcher l’organisation, la coordination et la multiplication de toute forme d’opposition. La lutte contre la répression et les lois liberticides est donc fondamentale.

Laure, [Tolbiac]

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