Accueil > RED > 2006 > RED 74 - novembre 2006 > Dossier : banlieues > Qu’est-ce qu’on attend pour ne plus suivre les règles du jeu  ?  !

Qu’est-ce qu’on attend pour ne plus suivre les règles du jeu  ?  !

vendredi 22 décembre 2006, par JCR-RED

Tout le monde connaît la devise officielle de la République Française  : Liberté, Égalité, Fraternité. Malheureusement, ce n’est pas trop comme ça que ça se passe en vrai... La révolte des quartiers et surtout ses suites l’ont encore prouvé de manière éclatante  : il y a deux poids, deux mesures dans cette société.

Liberté... Pour qui  ?

La Liberté, c’est celle qu’a Sarkozy de tenir des propos ouvertement racistes, celle qu’ont les flics de nous taper dessus, de balancer des lacrymo dans une mosquée pendant le Ramadan, sans jamais avoir d’histoire avec la Justice, celle de tuer des jeunes impunément (Zyad, Bouna, Malik Oussekine...). Pour nous, c’est moins de liberté de circuler dans nos propres quartiers  : patrouilles de la BAC, contrôles d’identité, interdiction de squatter les halls d’immeuble... On est libre d’arrêter l’école à 14 ans, de chercher du travail pendant des années, de ne pas l’ouvrir, d’accepter tout, d’attendre les élections pour donner tout pouvoir à un politicien qu’on ne contrôle pas... Car se révolter dans ce système, c’est entrer dans l’illégalité, c’est ne pas respecter la République, c’est s’exposer à la Justice  !

Justice... De classe

Mais actuellement, c’est une petite minorité qui dirige. Ce sont ceux qui possèdent les entreprises et les médias, les patrons du MEDEF et du CAC 40, les hommes politiques, les grands dirigeants professionnels... Ceux qui n’ont jamais travaillé réellement, qui vivent déconnectés de nos préoccupations... Ce sont eux qui font les lois, et ils les font dans leur intérêt. L’idéologie républicaine dit que tous les « citoyens » sont égaux, doivent vivre ensemble et respecter les mêmes cadres, avoir les mêmes valeurs. En réalité, un salarié n’aura jamais les mêmes intérêts et les mêmes valeurs que Chirac, Sarkozy ou Parisot. Et il n’aura jamais les mêmes droits face à la Justice. Guy Drut, député UMP et ancien ministre, a été amnistié par Chirac, alors qu’il avait été condamné à une peine de sursis pour des magouilles financières. Des centaines de jeunes des cités ont été condamnées sans preuve en novembre 2005, parce qu’ils se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Des accidents du travail tuent des dizaines de travailleurs chaque année sans que les patrons qui n’ont pas respecté les règles de sécurité ne soient inculpés. Juppé a été réélu à Bordeaux. Chirac est intouchable en tant que Président... Et des jeunes plongent pour une boulette de shit, une bagnole cramée, un « outrage à agent de la force publique », une rébellion. Des syndicalistes sont condamnés, licenciés, suspendus.

Quand Sarkozy dit que la Justice est trop « clémente », il ne parle pas de celle des délinquants en cols blancs... Il se fout simplement de nos gueules.

Haïm et JB, [Nanterre]

Messages

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.