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InfirmierEs en lutte !
mercredi 20 juin 2007, par
Les étudiants infirmiers et infirmières poursuivent leur lutte pour une reconnaissance de leur diplôme. Mardi 17 avril, les infirmières libérales manifestaient pour la revalorisation de leurs actes.
Le 3 avril dernier, 2 000 infirmiers et infirmières (étudiants et salariés) manifestaient devant le ministère de la Santé pour exiger du gouvernement la reconnaissance à bac+3 du diplôme infirmier, une augmentation conséquente des salaires et de meilleures conditions de travail dans les services (lire Rouge n° 2201). Cette mobilisation a été initiée par la Coordination nationale infirmière (CNI), suite à l’annonce ministérielle d’abandon de la réforme du diplôme de soins infirmier (38 mois d’étude actuellement reconnus à bac+ 2).
Jeudi 12 avril, une assemblée générale réunissant des représentants syndicaux de la CNI, de SUD-Santé-Sociaux, de la CGT-Santé, du SNICS-FSU, de Convergence infirmière (infirmières libérales) ainsi que des infirmiers et étudiants investis dans le mouvement, a voté la poursuite du mouvement et une prochaine mobilisation avec préavis de grève le 24 mai.
Malgré de fortes mobilisations ces dernières années (en 2000, 2003 et 2006), qui ont permis notamment la reconnaissance des indemnités de stage et de déplacement, le milieu des étudiants infirmiers reste très inorganisé. Les syndicats étudiants sont absents, la CGT-Santé et SUD-Santé-Sociaux rarement présents. La principale organisation est la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) qui regroupe 800 étudiants infirmiers sur un total de 80 000 en France et refuse, actuellement, de se joindre au mouvement car celui-ci avancerait des revendications professionnelles et pas seulement étudiantes.
Les étudiants créent des contacts avec les syndicats professionnels. Des assemblées générales sont en préparation sur plusieurs hôpitaux et Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi), afin de préparer la mobilisation commune des étudiants et des infirmiers.
La plupart des étudiants infirmiers comprennent l’intérêt d’un mouvement commun étudiant et professionnel. Leur travail en stage n’étant qu’indemnisé et non rémunéré - seulement 160 euros par mois en troisième année -, beaucoup d’étudiants connaissent des difficultés financières. Face au niveau ridiculement bas de ces indemnités, le seul moyen de payer ses études est de travailler le week-end et pendant les vacances, comme salarié aide-soignant par exemple. Les études en soins infirmiers sont denses, et travailler en plus revient à prendre le risque de ne pas réussir à joindre les deux bouts. C’est une des raisons pour lesquelles un tiers des admis en première année d’Ifsi abandonnent le cursus en cours de route.
Lors de la manifestation du mardi 3 avril, un tract des JCR a été distribué, avançant notamment la nécessité d’une allocation d’autonomie pour la jeunesse. La majorité des étudiants étaient en accord avec cette revendication, et trouvaient même légitime qu’elle soit reprise par le mouvement.
* Paru dans Rouge n 2202 du 20 avril 2007.