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Réformes de l’éducation
vendredi 22 décembre 2006, par
Six mois après le mouvement contre la loi sur l’égalité des chances, un an et demi après le mouvement contre la loi Fillon, les réformes s’appliquent pour la rentrée 2006 et entérinent le projet d’une école à plusieurs vitesses. La loi sur l’égalité des chances a été présentée comme une réponse aux révoltes de novembre. Mais c’est dans les quartiers populaires que ses conséquences sont les plus dramatiques.
Apprentissage à 14 ans
Nous voyons s’appliquer l’apprentissage à partir de 14 ans pour des jeunes qui n’accèdent même plus au lycée et qui deviennent par là même un outil peu cher et très malléable pour le plus grand bonheur des patrons. De plus en plus de jeunes sont obligés de se tourner vers l’apprentissage, faute de place dans les établissements professionnels, alors que le gouvernement préfère mettre des moyens dans les aides au patronat favorisant justement l’apprentissage, au lieu d’augmenter les places.
Socle commun de connaissances
Dans les écoles et lycées, le socle commun de connaissances fait son apparition. Il met en avant sept compétences que chaque élève devra maîtriser à la sortie du collège, comme si l’enseignement jusqu’à ce niveau ne devait apporter à l’élève que ce socle qui comprend « la culture humaniste » ou « l’autonomie et l’esprit d’initiative » !
Apprendre la discipline plutôt qu’une discipline
Autre nouveauté, les enseignements perdent en cohérence avec les remplacements des profs absents par des collègues (y compris d’une autre discipline) et la formation des profs pour deux matières au lieu d’une. Il faudrait nous expliquer comment former correctement les enseignants dans ces cas-là... Pourtant, aucune nouveauté de ce côté ! Enfin, pour que les élèves « turbulents » puissent avoir encore plus de mal à continuer leurs études, à la fin du trimestre ils verront tous apparaître sur leurs bulletins une « note de vie scolaire », évaluant en majorité le bon respect du règlement intérieur.
École des inégalités
C’est donc en faisant peur aux jeunes et en compromettant ainsi la suite de leur parcours scolaire qu’on se propose de résoudre les problèmes de comportement au sein des établissements ? On le comprend, cette rentrée n’est vraiment pas la panacée en matière de formation et d’égalité d’accès à la scolarité.
Macha, [Strasbourg]