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Classe ouvrière, conscience de classe, parti(s) et syndicat(s)

vendredi 29 juin 2007, par JCR-RED

Formation JCR, juin 2007

Partie 1 : La classe ouvrière

Historiquement, dans la réflexion du mouvement ouvrier, il y a un lien fort entre la place de la classe ouvrière et la lutte pour le socialisme.

a) Qu’est-ce que la classe ouvrière ?

Il y a eu de nombreux débats autour de la définition de la classe ouvrière. Par exemple, très longtemps le PCF a donné une définition très restrictive de la classe ouvrière : les salariés de l’industrie, « producteurs de plus-value ».
Dans les années 60 on trouve différentes définitions sur des secteurs particuliers du salariat : on parle de « nouvelle classe ouvrière » concernant les « techniciens » censés être moins sensibles aux revendications dites quantitatives (les salaires) et plus sensibles aux revendications dites qualitatives (contrôle sur la production, autogestion).
Dans les années 70, 80 et 90 d(autres théories ont mis l’accent sur le rôle des couches les plus exploitées du salariat (ouvriers immigrés, chômeurs, précaires). Ces théories se sont essentiellement développées en Italie (Ouvrier-masse, multitude).
Le débat autour de la définition de la classe ouvrière reste ouvert aussi bien chez les sociologues que chez les militants.
Une conception s’est dégagée, largement partagée dans notre organisation.
Pour nous la classe ouvrière, le prolétariat au sens « large » regroupe l’ensemble ou, du moins, la quasi totalité des salariés, de ceux et celles qui ne vivent que de la vente de leur force du travail., ceux et celles qui en ont vécu (les retraités), ceux et celles qui ont vocation à le faire (chômeurs, jeunes en formation…).
Nous ne pensons pas que toutes les catégories représentant la classe ouvrière ont le même poids social et politique, la même place dans les luttes et la stratégie révolutionnaire (grandes concentrations ouvrières riches de traditions de luttes // petites concentrations, sans histoire de luttes). Notre définition large de la classe ouvrière va de pair avec la reconnaissance de l’hétérogénéité de cette classe ouvrière et donc de la nécessité de prendre en compte sa diversité et ses contradictions. Pour nous, l’unité de la classe ouvrière n’est pas « naturelle » mais une construction consciente qui est un des objectifs de notre combat politique.

b) La réalité de la classe ouvrière aujourd’hui :

Les théories sur la « disparition de la classe ouvrière » ne reposent sur aucune réalité chiffrée.
Les statistiques de l’INSEE sont éclairantes, même si la définition des « catégories socioprofessionnelles » utilisées ne recoupe pas exactement la définition marxiste des classes.
Les « ouvriers » au sens le plus restrictif sont aujourd’hui près de 7 millions en France, soit à peu près le quart de la population active. Les employés sont environ 7,8 millions soit plus de 28% de la population active. A quoi s’ajoutent les chômeurs, les retraités et une bonne partie de ce que l’INSEE définit comme « cadres » ou « professions intermédiaires ».
Au total le salariat, la classe ouvrière au sens large, représente entre 70 et 80% de la population adulte. C’est donc encore - et de loin ! - la force sociale majoritaire dans la société. Nous sommes donc très loin de sa « disparition ».
La difficulté n’est donc pas sociologique, mais sociale et surtout politique. La classe ouvrière aujourd’hui n’apparaît pas (plus) comme un acteur politique et social. C’est du essentiellement à son éclatement entre travailleurs du secteur public et privé, entre travailleurs à statuts et précaires (CDI / CDD / Intérimaires), entre actifs et chômeurs, entre travailleurs qualifiés et pas qualifiés, entre hommes et femmes, entre français et immigrés.
L’éclatement et la division de la classe ouvrière se sont considérablement accrus depuis la crise mondiale des années 70. Il n’y a pas eu d’âge d’or de la classe ouvrière : elle a toujours été hétérogène et socialement divisée. Mais le mouvement ouvrier (syndicats et partis) assurait une certaine unité, une certaine identification collective, la conscience d’appartenir à une même catégorie sociale, occupant la même place dans les rapports de production et d’exploitation, porteuse d’un même projet de transformation de la société, unie par une même solidarité…
Le principal problème aujourd’hui c’est la crise du mouvement ouvrier comme expression collective du salariat, de son organisation et de son projet de transformation de la société.

c) la lutte de classe et les autres conflits « structurants » :
La lutte de classe (conflit entre le travail et le capital, lutte collective contre le patronat et l’état à son service) continue aujourd’hui de structurer les luttes politiques et sociales.
Les différentes oppressions ne se réduisent pas à l’exploitation capitaliste même si ces formes d’oppressions sont largement déterminées par elle.
Les « nouveaux mouvements sociaux » ont imposé l’idée que la résistance au système et la lutte pour une autre société ne se limitait pas à la lutte « patrons-ouvriers », qu’il y avait d’autres champs de lutte et qu’il n’était pas juste d’établir une hiérarchisation ou une subordination entre les fronts de lutte.
Le développement du mouvement féministe, en particulier, a conduit à de nouvelles approches reconnaissant l’autonomie des mouvements, le refus de les subordonner aux partis ou plus globalement au « mouvement ouvrier ».
Cette approche, que nous soutenons, repose sur 3 constats principaux :
  les diverses oppressions (notamment l’oppression des femmes) ne sont pas réductibles à l’exploitation capitaliste ni même à la division de la société en classes sociales.
  Le mouvement ouvrier s’est avéré incapable de reprendre à son compte ces aspirations et ces revendications.
  Une révolution sociale (socialiste) est une condition nécessaire pour en finir avec les oppressions. Mais rien ne prouve qu’elle soit une condition suffisante. Un combat politique, idéologique, d’éducation restera nécessaire.
Pour autant, la lutte de classe conserve un aspect central.

 

Partie 2 : Classe ouvrière et la conscience de classe

a) La classe ouvrière sous le capitalisme : exploitation et aliénation

Sous le capitalisme (propriété privée des moyens de production et d’échange, concurrence généralisée entre entrepreneurs, concurrence généralisée entre salariés sur le marché du travail, existence d’un état qui n’est pas neutre mais exprime sur le plan politique la domination de la classe capitaliste c’est-à-dire de ceux qui possèdent les moyens de production, etc.), la classe ouvrière est non seulement exploitée dans le cadre des rapports de production mais également dominée dans tous les domaines de la vie sociale. Et, particulier, dans le domaine idéologique : les idées dominantes sont les idées de la classe dominante. Toute une série d’institutions et d’appareils contribuent à cette domination : appareil répressif, armée, école (d’une certaine manière), famille, appareil judiciaire, religions, presse et médias, institutions de représentation politique (parlement, état), etc.
Mais le cœur de la domination, y compris idéologique, se situe dans l’entreprise : c’est le lieu qui, par essence, échappe à toute démocratie. D’une part, l’ensemble des décisions qui y sont prises est hors de portée des salariés et sont l’apanage exclusif du capital et de ses relais (actionnaires, management, hiérarchie, etc.). D’autre part, le travail salarié sous le capitalisme est, en tant que tel, l’apprentissage de l’obéissance. Cela peut prendre des formes différentes : de la “ discipline de la fabrique ” aux processus “ d’implication des salariés ”. Mais, jamais les salariés ne sont conviés à décider sur les choix importants : que produire ? Pourquoi produire ? Dans quelles conditions ? A quel coût ? Avec quel salaire ? Même dans les sociétés les plus démocratiques, l’entreprise reste le domaine de l’absolutisme patronal.
De ce point de vue, la situation de la classe ouvrière sous le capitalisme diffère de celle des autres classes émergentes sous d’autres systèmes de domination de classe (cf. la bourgeoisie sous l’Ancien régime). La Révolution française, par exemple, matérialise la prise de pouvoir politique de la bourgeoisie (au détriment de l’aristocratie). Mais la bourgeoisie avait déjà le pouvoir économique ; ses idées étaient déjà – au moins partiellement – les idées dominantes, etc. Rien de tel pour la classe ouvrière …
Les seules forces de la classe ouvrière sont le nombre et sa place dans le processus de production. Encore faut-il qu’elles puissent s’exprimer : cela suppose qu’elle soit organisée. Et, de fait, l’histoire de la classe ouvrière est celle du mouvement ouvrier, c’est-à-dire de son effort constant pour s’organiser, à travers différentes structures dont les partis et les syndicats sont les principales.

b) “ Classe en soi ” et “ classe pour soi ” : existence sociale et conscience ; le processus contradictoire de formation de la conscience de classe

Traditionnellement, les théoriciens du mouvement ouvrier (notamment Marx) distinguent donc :
  la “ classe en soi ”, c’est-à-dire la classe ouvrière telle que la produit le capitalisme, simple force de travail objet de l’exploitation. Sans conscience d’elle-même ni de ses intérêts historiques. Partageant les idées, les valeurs et les conceptions de la classe dominante (les capitalistes).
  - la “ classe pour soi ” : la domination idéologique de la bourgeoisie ne conserve pas éternellement cette efficacité. Elle entre en crise au fur et à mesure que le système économique lui-même entre en crise. C’est cela qui ouvre la possibilité de l’émergence d’une classe ouvrière comme sujet, comme acteur, consciente de ses intérêts immédiats et à plus long terme, du système qui l’exploite et qui l’opprime et, partant de l’antagonisme qui l’oppose à la classe capitaliste et de la nécessité d’une autre société.

Cela signifie que le passage de la classe en soi à la classe pour soi est un phénomène conscient, que c’est l’enjeu du combat politique. Il y a donc une part d’idéologie, de politique. Mais, pour le marxisme, ce passage repose sur une réalité sociale objective : l’existence de classes sociales, la réalité de la classe ouvrière.

c) Importance de l’expérience pratique / lutte économique et lutte politique

Le processus qui va permettre le passage de la classe en soi à la classe pour soi, c’est l’expérience pratique, l’expérience de la lutte sociale et politique, la “ praxis révolutionnaire ”.
C’est à travers l’expérience de la lutte (pour améliorer ses conditions d’existence et de travail, voire pour sa survie) que la classe ouvrière va acquérir progressivement une conscience de sa situation, de l’état de la société, de l’existence et de la réalité de ses adversaires, de la nature du système qui l’exploite et de la nécessité de le transformer.
Cela a, au moins, trois conséquences :
  Les moments privilégiés de transformation de la conscience des travailleurs sont les moments de grandes luttes de masse (grèves générales, situations prérévolutionnaires, etc.). Ce sont les moments où l’habitude de l’obéissance, le fait de considérer l’ordre social comme naturel et immuable s’estompent ; les gens changent plus en quelques jours d’effervescence politique ou sociale qu’en des années de routine …
  Ces moments ne durent pas. La conscience politique reflue avec le reflux des mobilisations. D’où l’importance de l’organisation qui cristallise la conscience de classe la plus avancée, organise ceux qui sont acquis à l’idée d’une lutte prolongée, qui conserve la mémoire et les leçons des luttes passées. Le syndicat correspond à la prise de conscience du caractère prolongé, permanent de la lutte. Le parti – notamment le parti révolutionnaire – correspond à la volonté de maintenir vivantes les leçons des confrontations révolutionnaires, de ne pas repartir à zéro à chaque fois …
  Si le moteur principal des transformations de la conscience de classe sont l’expérience pratique de la lutte, cela fixe les enjeux et, surtout, les limites de l’interventions des organisations politiques, y compris du (des) parti(s) révolutionnaire(s). Par son intervention propre, la diffusion de ses idées, la lutte idéologique et la “ propagande ”, un parti peut convaincre des individus. Mais convaincre de larges masses ne peut se faire uniquement par le débat d’idées, il faut l’expérience de la lutte collective.

 

Partie 3 : Partis et syndicats

a) Les différents niveaux de la conscience de classe

Les luttes ouvrières, les leçons qui en sont tirées par les militants, les débats qu’elles suscitent au sein du mouvement ouvrier se traduisent par la création de différentes structures d’organisation qui correspondent à la fois à la volonté de répondre à des questions de nature différente et à des niveaux de conscience différents.

+ Lors d’une grève ou d’un conflit, par exemple, les salariés tendent à se doter d’instruments pour mener la lutte : assemblées générales, comités de grève, piquets de grèves, etc. Ces structures, par définition, sont éphémères et ne durent que le temps de la lutte.

+ La création et la construction de syndicats correspond à la volonté de s’organiser en permanence pour faire respecter ses droits et assurer la confrontation avec le(s) patron(s).

+ Le syndicalisme confédéré – ou à vocation confédérale – correspond à la prise de conscience que la lutte n’oppose pas seulement les salariés à leur patron mais, tendanciellement, l’ensemble des salariés à l’ensemble des patrons.

+ La création de partis correspond à la prise de conscience de la nécessité de donner un débouché politique, sur le plan plus global d’un changement de société, aux aspirations et aux luttes ouvrières.

+ La construction d’un parti révolutionnaire correspond à la prise de conscience de “ l’actualité de la révolution ” - l’idée que le monde est entré dans “ l’époque des guerres et des révolutions ” - et, en conséquence, de l’importance des clivages stratégiques, pas seulement pour les périodes relativement courtes –et rares – d’affrontement révolutionnaire, mais aussi pour les luttes plus quotidiennes et les situations plus « ordinaires ». Dans quelle mesure et dans quelles circonstances ce clivage est important est naturellement un sujet de débat …

b) Partis et syndicats :

Syndicats et partis (ouvriers) sont effectivement deux formes d’organisation des travailleurs. Ce ne sont d’ailleurs pas les seules : associations, mutuelles, etc.
Ce qui les différencie est une différence de fonctionnalité et non de domaine de compétence, de thèmes de prédilection ou de terrain d’intervention.
Aucune question n’est interdite, par nature ou par principe, ni au(x) syndicat(s)s ni aux parti(s).
D’une certaine manière, en se confrontant au patronat et, en particulier à l’Etat-patron, les syndicats sont amenés à intervenir sur le terrain politique. S’ils n’ont évidemment pas à moduler leurs revendications en fonction de la couleur politique du gouvernement, ils sont forcément tributaires, pour l’action syndicale et revendicative, des orientations politiques des pouvoirs publics. Et, en conséquence, ils peuvent être amenés, dans certaines circonstances et en toute indépendance, à tenter de peser sur le jeu politique, y compris lors des échéances électorales. Plus généralement, la nécessité d’assurer la pérennité des conquêtes sociales, voire de traduire les aspirations ouvrières sur le plan d’un changement global de société, peut logiquement conduire le syndicat à se confronter aux questions politiques. La Charte d’Amiens attribue au syndicalisme “ une double besogne, quotidienne et d’avenir ”.
Réciproquement, les partis politiques, surtout lorsqu’ils se réclament du mouvement ouvrier et du socialisme, sont légitimes à intervenir sur les questions quotidiennes des luttes ouvrières, les contenus revendicatifs, les stratégies d’action, dans le respect de l’autonomie et du rôle spécifique des syndicats.
L’une des faiblesses des courants dominants du mouvement ouvrier a été de déduire du constat (juste) de la fonction différente des partis et des syndicats une espèce de “ répartition des rôles ” (entre partis et syndicats). Aux syndicats : les questions sociales et les conflits sociaux. Aux partis : la politique c’est-à-dire, le plus souvent, les élections.
Ce schéma n’a aucune justification réelle. Mais il a une conséquence doublement négative :
  interdire aux syndicats de s’affronter aux causes de l’exploitation et les cantonner à un rôle visant à limiter les conséquences, les excès ou les dégâts de l’exploitation capitaliste, à limiter leur action dans le cadre du système
  transformer les partis de représentants des aspirations du monde du travail en médiateurs entre le monde du travail et la bourgeoisie, dans le cadre (truqué) des institutions étatiques.

L’une des spécificités du syndicalisme est son caractère (potentiellement) unitaire : même si son rôle est plus vaste et plus ambitieux, son objectif premier et essentiel doit être de rassembler l’ensemble des salariés pour accomplir, dans le meilleur rapport de force possible – donc, dans l’unité – sa mission de défense élémentaire (salaires, protection sociale, condition et temps de travail, etc.). Potentiellement, il doit rassembler sans exclusive les salariés quelles que soient, par ailleurs, leurs convictions philosophiques, religieuses et … politiques.
A l’opposé, au-delà des différentes conceptions existantes, le parti est un regroupement séparé sur la base d’un programme, c’est-à-dire de propositions politiques particulières mais aussi, bien souvent, d’une conception globale du monde, d’une mémoire historique des leçons de l’évolution historique, etc. Il peut avoir une politique unitaire, une stratégie d’alliance. Mais, sauf à nier le pluralisme politique, il n’a pas pour lui-même une vocation unitaire.
En règle générale, ces différences de nature se traduisent – ou devraient se traduire …- par des modes de structuration et de fonctionnement différents : le fédéralisme en ce qui concerne le syndicat ; un degré plus ou moins important de centralisation et de “ discipline ”, dans le cas des partis.

c) Partis, syndicats et “ mouvements sociaux ”. La spécificité du syndicalisme.

Il existe, on l’a vu, d’autres formes d’organisations du mouvement ouvrier et populaire, dans des domaines précis ou représentant des secteurs de la population en lutte pour leurs revendications spécifiques : droits des chômeurs, immigration, logement, droits de minorités sexuelles. Cette liste est évidemment non exhaustive…
Au-delà de ces fronts de lutte « partiels », sous des formes organisationnelles variées, selon les pays et les époques, la lutte contre la surexploitation et l’oppression des femmes a également donné lieu au développement de structures spécifiques. L’analyse, portée par la LCR et la IV° Internationale, des racines de l’oppression des femmes fonde la dimension stratégique d’un mouvement autonome des femmes.
La spécificité du syndicalisme est de regrouper ses adhérents sur la (seule) base de leur appartenance sociale (au salariat), c’est-à-dire de leur place dans le processus de production, au sein de la contradiction fondamentale de la société entre capital et travail.
 

Partie 4 : Conceptions actuelles et questions en débat

La lutte pour transformer la classe ouvrière en acteur de la transformation sociale passe par la bataille pour l’unité et l’indépendance de la classe ouvrière. Cela signifie mettre en avant les revendications, les thèmes , les formes de lutte et d’organisation qui unifient la classe ouvrière et qui l’opposent à ses adversaires (patronat-gouvernement). Le syndicat a vocation à représenter les intérêts immédiats du monde du travail et non pas de la société (salariés et patrons confondus). Cette conception a longtemps été perçue comme une évidence dans le mouvement syndical, au-delà des divergences existantes.
Les revendications qui émergent visent améliorer le sort du monde du travail dans le cadre de la société actuelle. C’est évident pour les revendications syndicales, mais c’est aussi en partie vrai pour celles des partis politiques. Mais toutes les revendications ne sont pas à mettre sur le même plan. Certaines d’entre elles touchent, implicitement ou explicitement, aux fondements du système et posent les questions de la propriété et du pouvoir.
Il n‘existe pas de revendications qui soient par essence et par définition « réformistes », « révolutionnaires » ou « inintégrables par le système » : cela dépend de la situation, des rapports de forces et de l’état ‘esprit des travailleurs. Dans notre culture politique, cette démarche (essentiellement développé par Trotski) est appelée « démarche transitoire » ou démarche de « revendications transitoires ». La logique est de partir des revendications et des aspirations telles quelles s’expriment effectivement à un moment donné pour poser les questions de la propriété et du pouvoir.

. Le syndicat est une organisation de masse et de classe. Il est la première organisation de défense des intérêts immédiats des travailleurs, c’est pour cela que nous « recommandons » aux militants de la LCR de se syndiquer quand ils le peuvent.

. La LCR n’est pas liée à un appareil quel qu’il soit, nous n’avons plus de « consignes » sur quel syndicat « choisir ». Tout dépend de l’entreprise, du secteur d’activité, des équipes locales. Aujourd’hui certains des nouveaux adhérents de la LCR sont à FO et l’UNSA, par exemple.

. Le respect de la démocratie syndicale est une question de principe : on ne se substitue pas aux travailleurs, la démocratie est nécessaire la progression de la conscience de classe .Nous ne visons pas à donner au parti le pouvoir dans le syndicat mais à gagner aux positions de lutte de classe la majorité des structures syndicales.

. Les militants de la LCR ne se sentent pas en « mission » dans leur syndicat. Ils sont, au même titre que d’autres, des syndicalistes. Les propositions que nous faisons sont celles que nous avons nous-mêmes élaborées en fonction même de notre expérience syndicale.

. Notre conception de « fraction syndicale » a été abandonnée. Nous n’avons pas de discipline de fraction, mais nous pouvons discuter pour avoir une analyse commune de l’évolution de notre syndicat par exemple.

. Nous ne sommes pas contre une apparition politique des militants syndicaux, mais seulement si elle est bien maîtrisée.

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