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L’oppression des femmes et les luttes féministes

vendredi 29 juin 2007, par JCR-RED

L’oppression des femmes et la lutte pour leur émancipation

Patriarcat

Capitalisme et patriarcat

Comment lutter contre l’oppression des femmes ?

I) Qu’Est-ce que le patriarcat ?

Oppression des femmes préexiste au capitalisme. Patriarcat est l’oppression que les femmes subissent en tant que femmes.

Sociétés de communisme d clan basées essentiellement sur la cueillette et la chasse. Du fait du rôle des femmes dans la procréation, division sociale va se développer. Les femmes vont se voir rattacher au foyer. Division sexuelle du travail, femmes à la cueillette, hommes à la chasse. De cette division sexuelle du travail va naître l’accumulation de richesses et les femmes vont donc être considérées comme une richesse en tant que telle : procréation + cueillette. Naissance des classes sociales. La transition entre sociétés primitives et sociétés de classes est longue et les femmes vont progressivement perdre leur statut de principale productrice. Elles vont progressivement être remplacées par les hommes dans le travail, relégation aux tâches domestiques. Désarmement. Seconde forme d’économie, l’économie domestique se détache de l’économie communautaire.

Famille par l’héritage permet de pérenniser la transmission de la propriété privée dans la classe dominante. Famille patriarcale apparaît donc comme vitale au maintien de la division de la société en classes sociales. Double oppression des femmes : en tant que femmes et en tant que travailleuses.

II) Capitalisme et patriarcat

En réalité, le rôle de la femmes dans la société et ses droits dépendent de la place de la femme dans l’appareil de production. Loin de réduire l’oppression des femmes, le capitalisme va s’appuyer sur le patriarcat, s’en servir et le renforcer. Esclavage et dépendance des femmes au sein de leur propre famille. Avec le développement du capitalisme, les femmes vont rentrer beaucoup plus massivement dans le travail socialement productif ; Développement du capitalisme dépossède petit à petit les travailleurs des moyens de production. Ce système va pousser pour accroître la productivité à regrouper les travailleurs dans des mêmes sites, usines, manufactures. Avec ce développement de l’industrie, les capitalistes comprennent qu’il est possible d’accroître encore cette productivité en rationalisant la production. Parcellisation des tâches. Plus besoin de travailleurs qui disposeraient d’un savoir faire. Paupérisation massive de cette nouvelle classe sociale constituée par les êtres humains contraints de vendre leur force de travail pour survivre, les prolétaires. Rapidement, le salaire de l’homme ne va plus suffire à faire vivre la famille. Les femmes vont donc entrer massivement sur le marché du travail et elles vont être accueillies à bras ouvert par la bourgeoisie car il s’agit d’une main d’œuvre sous payée bénéficiant de conditions de travail encore plus délétères que celles des travailleurs masculins.

Question du salaire d’appoint. Encore aujourd’hui, à compétences égales, les femmes sont payées 20% de moins que les hommes. Le fait que les femmes soient reléguées aux tâches domestiques va permettre à la bourgeoisie de justifier la surexploitation des femmes par l’argument que leur travail serait moins productif que celui des hommes. Double intérêt pour les capitalistes : disposer d’une main d’œuvre meilleur marché et plus flexible + tirer l’ensemble des salaires à la baisse.

Double oppression des femmes. Modèle de famille bourgeoise adapté aux besoins du capitalisme : cellule familiale nucléaire. Tâches de reproduction de la force de travail (tâches domestiques) sont effectuées au sein du cadre familial et l’immense majorité de ce travail est assuré par les femmes. Travail gratuit pour les capitalistes. Encore vrai aujourd’hui : 80% des tâches domestiques sont assumées par les femmes. Système capitaliste n’est pas en mesure de transformer les tâches domestiques en produits à vendre sur le marché. Développement de l’idée selon laquelle il y aurait une prédisposition des femmes à l’accomplissement des tâches domestiques. Cela entretient l’idée selon laquelle le travail des femmes en tant que salariées ne serait qu’un complément et permet ainsi de justifier la surexploitation des femmes. Main d’œuvre de réserve employable en fonction des fluctuations du marché. 80% des emplois à temps partiels sont occupés par des femmes. Femmes sont les premières victimes des attaques de la bourgeoisie. Plus touchées par le chômage, la précarité. Dans le monde, 70% des pauvres sont des femmes, 70% des adultes analphabètes sont des femmes.

Changement de la place des femmes dans la société crée les conditions de leur libération. En devenant des prolétaires, les femmes voient leur destin désormais inextricablement lié à celui de la classe ouvrière. Pas de socialisme sans libération des femmes, pas de libération des femmes sans socialisme.

III)Comment lutter contre l’oppression des femmes ?

Comment articuler luttes féministes et luttes de la classe ouvrière ? Avant le développement du capitalisme, les femmes luttaient seules et n’obtenaient presque rien.

Octobre 1789, les femmes investissent seules le château de Versailles. Création de comités de femmes révolutionnaires. Jugées trop radicales, elles seront réprimées sans soutien du reste du mouvement révolutionnaire.

Idem en 1848.

1870-1871 : Commune de Paris.

1871-1940 : Mouvement féministe issu de la bourgeoisie. Plusieurs avancées en termes de droit des femmes.

1944 : Droit de vote accordé aux femmes du fait de la place qu’elles ont occupé dans la résistance.

Plus grandes luttes féministes seront menées dans les années 1970. Réflexion née du décalage entre la place des femmes dans la grève générale de Mai 1968 et les responsabilités qu’elles pouvaient exercer dans le cadre de la grève.

Besoin des femmes de s’organiser entre elles pour défendre leurs droits.

Deux courants :

 Courant radical (cf Christine Delfy). Femmes seraient exploitées par les hommes dans le cadre du couple et de la famille. Deux erreurs dans cette analyse : hommes ne font pas de plus value du fait des tâches domestiques + travailleurs et travailleuses n’ont pas d’intérêt divergent. Cette analyse mène à penser qu’il y aurait deux luttes parallèles et qu’il serait possible d’éradiquer l’oppression des femmes sous le capitalisme.

 Courant lutte de classes (Nous). Socialisation des tâches domestiques est fondamentale pour la libération des femmes et ne peut aucunement intervenir sous le capitalisme. Lien inextricable entre lutte pour l’émancipation des femmes et lutte pour l’émancipation de la classe ouvrière. Nécessité de poursuivre la lutte pour l’émancipation des femmes après la révolution car la classe ouvrière n’est pas imperméable aux travers de l’idéologie dominante. Mouvement autonome des femmes doit être ancré au sein du mouvement ouvrier.

Le mouvement autonome ne se construit pas abstraitement mais doit se faire à partir des cadres déjà existants : structures syndicales, y développer les commissions femmes et pousser à mener de l’activité. Mettre en avant les questions femmes dans les mobilisations. Pousser à l’auto organisation des femmes. Auto organisation des femmes doit permettre de faire avancer et de tirer en avant l’ensemble de la lutte.