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La Rougeole n°15 - Juin 99
lundi 2 juillet 2007, par
KOSOVO : ni OTAN ni Milosevic Arrêt des bombardements Autodétermination du Kosovo
Le conflit au Kosovo, même s’il ne fait plus la Une des journaux, est en train de s’éterniser. Pendant les élections la guerre continue au cœur de l’Europe. Quel bilan ? Les anciens représentants de l’appareil d’État Yougoslave rallié aux idées capitalistes après la chute du mur de Berlin, ont vite compris dans le début des années 90, que le nationalisme servirait leurs intérêts particuliers. Et c’est comme cela que l’on a vu les dirigeants des régions riches de la Yougoslavie comme la Slovénie et la Croatie, poussés par les pays occidentaux, faire appel au nationalisme pour se séparer du reste de la Yougoslavie. Cela s’est traduit par les guerres de Croatie, puis de Bosnie qui ont fait des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de personnes déplacées de toutes les nationalités : Croates, Serbes, Bosniaque...
Milosevic a fait du Kosovo un enjeu idéologique très fort pour le maintien de la domination de sa coalition gouvernementale. Le Kosovo selon l’idéologie nationaliste serbe est le berceau de la Serbie mais il est (était) habité par une population à 80% d’origine albanaise. Le gouvernement serbe a abrogé le statut d’autonomie qu’avait le Kosovo et fait de sa population albanaise une sous catégorie privée de droits et opprimée. C’est ce qui a entraîné la révolte des Kosovars, démocratiquement conduite par Ibrahim Rugova et son parti d’une part et, d’autre part, militairement menée par l’UCK. (Armée de libération du Kosovo)
Les pays européens derrière les USA ont voulu soi-disant voler au secours des Kosovars. En réalité il s’agissait d’affaiblir le pouvoir de Belgrade et de montrer, en occupant cette région stratégique des Balkans, la suprématie du « modèle » occidentale, tant du point de vue économique –le capitalisme, que du point de vue politique et militaire.
En déclenchant la guerre, l’OTAN a donné la possibilité au gouvernement serbe de mener à bien une politique de terreur et d’expulsion des populations. L’échec de la stratégie de l’OTAN est évident, les Kosovars s’entassent dans des camps et la population sous les bombes en Serbie comme au Kosovo paye collectivement, la politique dictatoriale du gouvernement de Milosevic.
Communistes et internationalistes, nous condamnons totalement le régime de Milosevic, qui prétend séparer les peuples sur des critères d’origine ou de conviction religieuse. Mais nous condamnons aussi la politique impérialiste et guerrière de l’OTAN (Rappelons qu’il n’y a pas si longtemps la France et les USA assassinaient des millions de Vietnamiens et d’Algériens au nom de la démocratie !)Aujourd’hui il faut que cette guerre cesse immédiatement. Il faut que des pays non impliqués dans le conflit, servent de force d’interposition au Kosovo. Et il faut surtout que après le retour des populations déplacées, soit organisé un processus démocratique au Kosovo pour que les uns et les autres cessent de parler au nom des Kosovars.
XVIème camp international de jeunes
Du 24 au 30 juillet 1999 en France à Brioude
Comme tous les ans les JCR participent au camp international des organisations de jeunesse de la IVème internationale. Pendant une semaines ont lieus des débats, des forums, des commissions, des formation et la fête ... pour partager avec des jeunes venus de toute l’Europe nos expérience militantes et réfléchir ensemble comment changer le monde ! Pour participer au camp international inscrivez-vous dès maintenant ! Le prix du séjour est de 750 f. Il comprend les repas et l’hébergement sous tentes.
Pour une autre Europe ne tolérons plus les licenciements, le chômage et la misère !
Les dernières échéances de la campagne des européennes
Dimanche 6 juin 15 h au Zénith : meeting de clôture avec Arlette Laguiller et Alain Krivine
Dimanche 13 juin : vote
Dimanche 20 juin : meeting de bilan au palais des sports
Dernièrement, l’élection des députés au parlement européen du 13 juin a été occultée par le reste de l’actualité, de la guerre au Kosovo en passant par le scandale de « l’affaire corse ». Pourtant, ces élections prennent une importance particulière, à l’heure où l’Europe qui se construit brade et défait les acquis sociaux, s’affirme de plus en plus anti-démocratique et guerrière, comme le montre les bombardements en ex-Yougoslavie.
Le paysage politique paraît alors bien divisé : Le Pen et Mégret se partagent les idées racistes et fascistes, Pasqua-De Villiers défendent des idées souverainistes nationalistes, et Bayrou et Sarkozy s’affrontent dans leur ridicule bataille d’appareil. Le parti socialiste continue à défendre l’Europe de Maastricht, les privatisations et la flexibilité, au plus profond mépris des valeurs de gauche et des mouvements sociaux. Pour les Verts, il faut souligner que le choix de Cohn-Bendit enferme ce parti dans une logique de soumission à la construction libérale de l’Europe, avec ses cortèges de licenciements et de chômeurs à la porte des ANPE, tout en soutenant – fait nouveau pour les Vert, aux traditions pacifistes – les bombardements dans les Balkans. Quand au Parti Communiste, sa ligne, comme sa liste, restent absurdes et incompréhensibles : ni pour les bombardements ni contre, ni pour les privatisations ni contre, ni pour le gouvernement ni contre...
Il ne reste à gauche qu’une seule liste qui s’affirme comme le relais des mouvements sociaux et le porte-voix des aspirations des chômeurs et salariés, de la jeunesse et des femmes, qui appelle à une Europe de solidarité, sociale et démocratique. La liste d’union entre Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire est à ce jour la seule à demander l’interdiction des plans de licenciements, l’augmentation des minima sociaux, la satisfaction immédiate des besoins des plus pauvres et des plus miséreux, la seule liste qui cherche à sortir de cette Europe du chômage, qui se bat pour la régularisation des Sans-Papiers et pour la solidarité avec le Tiers-monde.
C’est pourquoi les JCR-RED soutiennent la liste d’Arlette Laguiller et d’Alain Krivine et appellent à voter, le 13 juin, Lutte Ouvrière – Ligue Communiste Révolutionnaire. Pour redonner confiance et force à tous ceux qui, à gauche, refusent cette Europe des marchés. Pour que renaisse une véritable gauche fidèle aux intérêts des travailleurs, des chômeurs et de la jeunesse.
Loin de chez nous : toujours la misère et l’exploitation !
Des dizaines d’années après la décolonisation, on est obligé de constater que la situation dans les pays du Tiers-Monde ne s’est pas beaucoup améliorée et que dans certains cas elle s’est même dégradée.
Cette situation est due à l’attitude des pays Nord-Américains, Européens et de leurs entreprises. En Amérique du Sud, la plupart des entreprises sont aux mains de nord-américains. En Afrique, ce sont les entreprises des anciens (?) pays colonisateurs qui exploitent les ressources. En Asie, on retrouve encore la « World Company » et ce qui va avec : travail des enfants, salaires de misère, conditions de travail inhumaines.
Les intérêts qu’ils ont dans le Tiers-Monde conduisent les pays du Nord à adopter une politique interventionniste et impérialiste. Cette politique consiste à asservir les pays et les peuples qui veulent se libérer (coup d’État au Chili en 1973, coup d’État au Burkina Faso en 1987, blocus contre Cuba depuis 40 ans...). Elle consiste également à soutenir des régimes dictatoriaux et corrompus qui leur sont favorables (Moboutou au Zaïre, Omar Bongo au Gabon etc. pour la France, mais aussi des gens comme Pinochet au Chili pour les USA et la Grande-Bretagne) et à entretenir des milices armées qui plongent ces pays dans des guerres civiles meurtrières (par exemple au Congo-Brazzaville).
De plus, après la crise de 1973, les banques occidentales, qui cherchaient de nouveaux débouchés pour leurs capitaux, ont incité les pays pauvres à s’endetter. Aujourd’hui, ceux-ci ont remboursé plus qu’ils n’ont emprunté à cause des intérêts et sont contraints par le FMI à des politiques d’austérité pour continuer à payer. Mais ce qui se passe, c’est que lorsque les pays pauvres reçoivent des aides, ce sont les contribuables occidentaux qui financent les dirigeants corrompus du Tiers-Monde, et lorsqu’ils remboursent leurs dettes, ce sont leurs populations pauvres qui financent les banques occidentales.
Face à cette situation, luttons pour l’annulation de la dette, instaurons une véritable entraide entre les peuples, un véritable internationalisme avec les exploités du monde entier.