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Février 2000 - n°17
lundi 2 juillet 2007, par
marches mondiales des femmes 2000 bonnes raisons de marcher
D’où vient l’idée d’une marche mondiale des femmes en l’an 2000 ? L’idée de tenir une marche mondiale des femmes en l’an 2000 est née suite à la marche des femmes contre la pauvreté qui a eu lieu en 1995 à Montréal. La fédération des femmes du Québec organisait avec un énorme succès cette marche pour “ du pain et des roses " : du pain pour se nourrir et des roses pour prendre plaisir à la vie. Pour cette marche, les femmes obtenaient des améliorations pour la vie des femmes de leur pays. Le 17 octobre 1998, des femmes du monde entier se réunissaient à Montréal et décidaient d’organiser ensemble, tous continents réunis, une marche mondiale des femmes pour l’an 2000. En date du 15 février 1999, 1 476 groupes répartis dans 115 pays se sont joints à la marche.
Lutter pour gagner. Les objectifs de la marche mondiale des femmes sont multiples : stimuler un vaste mouvement de solidarité des groupes de femmes de façon à ce que la marche constitue un geste d’affirmation des femmes du monde ; promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes ; mettre en avant les revendications et les alternatives communes aux mouvements des femmes du monde autour des thèmes de la pauvreté et de les violences faite aux femmes ; amener les gouvernements, décideurs et membres de la société civile à soutenir et à effectuer les changements qui s’imposent pour améliorer les conditions et la qualité de vie des femmes du monde ; marquer l’entrée dans le nouveau millénaire et montrer la détermination des femmes, d’hier et d’aujourd’hui à changer le monde ; agir contre la pauvreté et les violences faite aux femmes.
Une écheance centrale pour la lutte des femmes. Les activités de la marche mondiale débuteront en octobre 1999 et se termineront le 17 octobre 2000 avec un rassemblement mondial. Elles doivent constituer un point de départ pour la mondialisation de la solidarité des femmes.
LES RENDEZ-VOUS DE LA MARCHE :
– le 8 mars : semaine de manifestations régionales
– septembre : manifestation nationale
– 14 octobre : manifestation européenne à Bruxelles
– 17 octobre : rassemblement mondial devant le siège de l’ONU à New-York
Marée noire :
La logique des profits a encore frappé !
La catastrophe provoquée par le pétrolier L’Erika n’est pas un accident, un aléa du transport pétrolier maritime : il s’agit d’une catastrophe écologique due à l’inconscience de certains hommes. Ces hommes, c’est les dirigeants de Total-Fina qui cherchent à réduire leurs coûts pour réaliser le maximum de profits. L’Erika était un bateau considéré comme dangereux de par son état de vétusté et il transportait un pétrole pourri destiné aux usines d’Afrique parce qu’il ne respectait pas les normes de sécurité européennes. C’est en utilisant ces méthodes et en exploitant des milliers de personnes que Total-Fina est la première entreprise française et réalise dix milliards de profits par an ! Pour complèter le tableau, Total-Fina s’apprête à licencier 4000 personnes… Nous devons exiger que Total-Fina paye pour toutes les conséquences de la Marée noire et qu’elle ne licencie pas alors qu’elle fait tant de profits. Cette entreprise est l’illustration des conséquences de la mise en œuvre du capitalisme le plus sauvage, son fonctionnement montre l’ampleur des ravages provoqués par la course aux profits. C’est contre cette logique que, plus que jamais, nous devons lutter !
Tou-te-s ensemble,
refusons le travail précaire !
Les chiffres du chômage sont à la baisse. « Victoire ! », crie le gouvernement. Mais cette décrue du chômage doit être analysée en lien avec le développement ultra-rapide des formes précaires du travail.
Le chômage est devenu massif dans les années 1970. Jusqu’alors, l’exploitation des travailleurs-ses se faisait dans le cadre d’un salariat qui, grâce à des grèves (genre Front populaire, mai 68, etc.), comportait un certain nombre de protections contre le pouvoir des patrons. Or, quand le chômage a augmenté, les patrons en ont profité : « c’est parce que les emplois sont trop bien payés, trop stables, que nous sommes obligés de licencier », prétendaient-ils. Les différents gouvernements, refusant d’aller à l’encontre des intérêts des possédants, ont créé de nouveaux « sous-statuts » qui ont permis aux patrons d’embaucher pour de très courtes durées, de faire travailler à n’importe quels horaires, de licencier du jour au lendemain, etc. Et à chaque fois, c’est la même rengaine : « c’est pour permettre aux personnes en difficultés de trouver un emploi », nous dit-on.
Résultat, 20 ans après : les travailleurs-ses sont moins bien protégé-e-s, et les chômeurs-ses moins bien indemnisé-e-s. Notre société ressemble de plus en plus à la Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis, où le chômage est faible mais la pauvreté -y compris parmi les travailleurs-ses, les fameux-ses « Working poor »- et la souffrance au travail s’accroissent très rapidement. Le bilan, c’est que, chaque fois qu’on crée un statut qui permet aux patrons ou à l’Etat de contourner la norme -qui l’est de moins en moins- de l’emploi à temps plein et à durée indéterminée, c’est l’ensemble du monde du travail, chômeurs inclus, qui est fragilisé et affaibli. C’est pour ça que ce n’est pas être « archaïque » que de lutter partout, de manière systématique, contre l’instauration de la précarité. Et c’est pour ça que les mouvements de chômeurs disent que la précarité, c’est pire que le chômage, et que le chômage est utilisé par les patrons et l’Etat pour faire accepter la précarité. C’est enfin pour ça que les emploi-jeunes, par exemple, participent du remplacement d’un salariat protecteur par un salariat précaire, un « précériat » qu’il faut refuser.
Nous refusons la précarité comme pseudo-solution au chômage. Alors, que des milliards sont engloutis dans la spéculation, que les profits des grandes entreprises sont souvent énormes, que de nombreux besoins sociaux ne sont pas satisfaits. S’attaquer vraiment au chômage, c’est exiger la création de vrais emplois stables correspondant à ces besoins.
Les jeunes doivent lutter pour refuser la vie « saucissonnée », instable, au jour le jour ou presque, que le capitalisme nous prépare, et exiger la transformation de tous les emplois précaires en emplois stables.
Violences policières et « justice »,
les deux côtés d’un même baton
Dernièrement dans les journaux on a entendu parler de Jamel se faisant passer à tabac par des flics. Cela nous rappelle que cet acte se place dans le contexte d’une répression policière importante notamment vers les jeunes. Les agents musclés de la BAC (" brigade anti-criminelle ") contrôlent de plus en plus les jeunes et de plus en plus violemment sous tous les prétextes : sous couvert de réprimer " l’insécurité " au contraire ils la développe par leur violences répétées à la moindre occasion : contrôle systématique des groupes de jeunes, contrôles au faciès, etc.
La justice est à deux vitesses : c’est plus risqué pour un pauvre de commettre un déli mineur (par exemple voler une mobylette) que pour Tapi de détourner des centaines de millions. L’un va faure 2 ans de taules alors que l’autre aura les moyens de se payer un bon avocat, une caution ou une cellule de luxe pour les 6 mois qu’il y passera. C’est une véritable justicve de classe : son rôle est de maintenir le système capitaliste en place. Elle laisse courir les vrais malfaiteurs (PDG de Total, etc.) et se consacre surtout à protéger la propriété privée des riches en tapant sue la gueule des autres s’ils la contestent.