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Mai 2000 - n°19
lundi 2 juillet 2007, par
OGM, poulets pourris... Priorité à la santé, pas aux profits !
Depuis quelques mois, un débat a été lancé sur les OGM (organismes génétiquement modifiés). ils posent de nombreux problèmes.
La soumission des agriculteurs au système industriel : Les plantes modifiés avec le gène Terminator (provisoirement retiré de la vente) meurent chaque année. Elles doivent donc être rachetées tous les ans, ce qui crée une véritable dépendance des agriculteurs envers les industries qui les produisent. De plus, les OGM renforcent le productivisme, qui conduit à une pollution de plus en plus rapide des sols, de l’eau, etc...
Qu’en est-il du principe de précaution ? Il est en effet impossible de prévoir les conséquences d’une utilisation à grande échelle des OGM. Par exemple, le gène résistant aux herbicides introduit dans le colza se disséminera dans la nature, rendant résistantes des plantes proches du colza. Cela signifie de nouveaux problèmes pour les agriculteurs, en ce qui concerne notamment le désherbage.
Priorité à la santé, pas aux profits. Loin d’être un réel progrès pour les consommateurs et les agriculteurs, les OGM ne sont qu’un nouveau moyen pour le capitalisme de faire des profits, sans se soucier des précautions les plus élémentaires.
Il faut donc exiger l’application stricte du principe de précaution, la mise en place d’une recherche publique transparente. Mais tant que la science et l’ensemble de la société resteront inféodées à la logique du profit capitaliste, il sera impossible d’envisager la mise en place d’une agriculture respectueuse de l’environnement et de la santé des individus.
Les patrons mondialisent Mondialisons les luttes !
On nous présente aujourd’hui la mondialisation comme l’avenir de l’humanité… mais est-ce vraiment l’avenir de toute l’humanité ? Les échanges explosent, mais pas au profit de tous les pays puisque 80% d’entre eux se font entre pays riches. Cette mondialisation est avant tout celle du libéralisme, elle profite toujours aux mêmes, accroissant les inégalités (aujourd’hui 250 familles possèdent la moitié des richesses mondiales).
Elle passe notamment par des structures internationales mises en place pour diriger les politiques économiques dans une direction la plus libérale possible, comme le FMI ou la Banque Mondiale. Ces organismes ont pour but d’imposer aux pays du Tiers-Monde privatisations et conditions de travail toujours plus inhumaines pour rembourser leurs dettes, pourtant déjà payées plusieurs fois par les intérêts. Cela entraîne un désastre social total dans ces pays : développement de la précarité, réduction des budgets publiques de santé, d’éducation… Mais elle passe aussi en France et en Europe par des traités comme ceux de Maastricht et d’Amsterdam, qui s’en prennent aux acquis sociaux et aux services publics.
Il n’y a aucun contrôle des populations sur ces institutions, et pour cause, elles sont au service des multinationales et des possédants. Elles écrivent pour eux seuls les législations. Sinon, pourquoi n’existe-t-il pas des lois pour empêcher les entreprises d’exploiter des populations entières, de polluer la planète pour accroître leurs profits ? Pourquoi n’interdit-on pas la spéculation, qui fait peser une menace permanente de crise mondiale ? Cette année, à Seattle et à Davos, les tenants de l’ordre mondial se sont vus opposer des mobilisations exceptionnelles qui remettaient en cause l’ultra-libéralisme et l’absence de contrôle des institutions internationales… C’était déjà un premier pas. Mais pour nous, il ne s’agit pas de soigner ce système par des mesures lui permettant de survivre sans crises trop graves.
Fondamentalement, ce sont les causes de tous ces problèmes qu’il faut remettre en cause. C’est la possibilité pour des personnes d’avoir un pouvoir sur lequel ne s’exerce pas le contrôle de la population, c’est la possibilité d’imposer des décisions économiques et politiques parce que l’on possède des multinationales. Il est nécessaire de lutter contre cette organisation de la société.
Cela se fait tous les jours en luttant contre les attaques contre l’enseignement public, en luttant pour de nouveaux droits pour tous, étudiants, travailleurs, immigrés, femmes. Mais cela se fait aussi en s’organisant autour d’un projet de société alternatif, une société où les décisions seraient prises par ceux qui les subissent, parce qu’une lutte, d’ensemble cela ne se mène pas chacun dans son coin.