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Solidarité contre la répression au Maroc
vendredi 6 juillet 2007, par
Le 1er Mai 2007, après les manifestations
ouvrières dans toutes les villes
du Maroc, une dizaine de militants
a été arrêtée, torturée, et certains poursuivis
en justice et condamnés à des peines de
prison ferme.
Cela se produit dans un contexte marocain
marqué par la lutte des citoyens
depuis des mois contre la hausse des
prix des produits élémentaires. Il s’agit
du débouché des luttes isolées qui ont
eu lieu toutes ces dernières années, où
des comités de résistance se sont créés
dans la plupart des villes et où, à l’appel
de la coordination nationale, d’importants
manifestations et sit-in se sont déroulés
partout.
La réponse du pouvoir à cette dynamique
de lutte a été, comme d’habitude et
sans surprise, la répression.
En mettant en avant comme motif des
poursuites judiciaires un obscurantiste
« atteinte au sacré », le pouvoir a encore
démontré son caractère régressif et répressif.
Le Maroc est une monarchie constitutionnelle
où l’islam est religion d’État et
où tous les pouvoirs sont entre les mains
du roi. C’est un pays « ami » des différents
présidents et gouvernements français…
Normal quand on sait que l’impérialisme
français a des intérêts économiques à
défendre dans cette ancienne colonie.
Des arrestations musclées (prise d’assaut
du siège du syndicat UMT à Agadir) et
des interrogatoires violents avec tortures
ont donné lieu à des procès préfabriqués.
Il a été refusé de faire comparaître les
témoins. Deux militants à Agadir (sud du
Maroc), un élève et un syndicaliste, ont
été condamnés à deux années de prison
ferme et une amende de 10 000 dirhams
chacun (un peu plus de 900 euros, 7 fois
le salaire minimum marocain). A Laksar
Lakbir (nord du Maroc), cinq militants ont
été condamnés à trois ans de prison ferme
et 10 000 dirhams d’amende chacun.
Les condamnés sont en majorité militants
de Annahj Addmicrati (La Voie
Démocratique, gauche radicale) et des
associations de lutte au Maroc (Association
Marocaine de Droits Humains, ANDCM
Association des Diplômés chômeurs).
Des comités de soutien ont été constitués
un peu partout au Maroc et la lutte
pour la libération des détenus politiques
ne fait que commencer.
La lutte continue également pour les
revendications sociales et politiques. C’est
le cas depuis des mois, avec des révoltes
dans certaines villes comme tout récemment
à Bouarfa (est du Maroc) où la
population est dans la rue depuis fin mai,
contre la cherté de la vie. Aux dernières
nouvelles, la coordination locale composée
de citoyens et de militants politiques
et associatifs, s’est imposée comme le seul
interlocuteur populaire crédible. Le pouvoir
a été obligé d’éviter les affrontements
et de discuter sur les bases proposées par
la population qui s’organise en assemblées
populaires.
La lutte continue donc pour une vraie
alternative populaire et démocratique au
Maroc.
M, [correspondant, Maroc]
Blog de l’Instance Nationale de Solidarité avec
les Détenus du 1er Mai : insad-1mai.blogspot.com/