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Histoire du mouvement LGBT

vendredi 6 juillet 2007, par RED

Le mouvement « gay » naît officiellement
en juin 1969, lors des trois
journées d’émeute à New York
dans Christopher Street. Elles répondent
aux persécutions policières, et font suite à
des arrestations dans un bar gay. Les gays
prides sont les commémorations de ces
évènements. En France, c’est avec la constitution
du FHAR (Front Homosexuel d’Action
Révolutionnaire) en mars 1971 qu’un
véritable mouvement homosexuel fait son
apparition. Il existait déjà depuis 1954 une
revue, « Arcadie », qui s’adressait aux homosexuels
 ; elle atteignit les 20 000 exemplaires
au milieu des années 1970. Une véritable
sociabilité homosexuelle a été rendue possible.
Pour autant « Arcadie » manquait de
visibilité et c’est dans cette optique qu’est
créé le FHAR.

Il émerge comme le MLF (Mouvement
de Libération des Femmes), nourri d’un
besoin d’une parole féministe et homosexuelle
face aux leaders « macho » de mai
68. Les premières actions sont portées
contre l’association « laissez les vivre »
(qui existe encore actuellement), qui fait
campagne contre le droit a l’avortement.
Surtout, le FHAR veut se lier au mouvement
ouvrier et se joint aux manifestations
syndicales, comme le 1er mai, malgré l’hostilité
des organisations ouvrières.

Les revendications sont : libre disposition
de notre corps, avortement et contraception
libres et gratuits, droits à l’homosexualité
et à toute les sexualités, droits
des mineurs à la liberté du désir et à
son accomplissement. La démarche du
FHAR est identique à celle du mouvement
féministe : le rapport
d’exploitation
économique
entre hommes
et femmes fonde
sa permanence
sur le système de
valeurs patriarcales
 ; la normalisation
des sexualités
est un effet de cet
ordre patriarcal,
qu’il faut définitivement
abolir.
En marge du
FHAR, un groupe
appelé les « Gouines
Rouges » répond au
besoin des lesbiennes
de s’organiser.
Celles-ci subissent
une double oppression,
en tant qu’homosexuelles
et en
tant que femmes.

En 1974, le FHAR
disparaît, laissant
la place aux
GLH (Groupe de
Libération Homosexuels). A Paris se
créent des Comités homosexuels d’arrondissement
(CHA). La LCR fonde en son
sein, à cette période, une Commission
nationale homosexualités qui disparaîtra
par la suite, avant de réapparaître plus
récemment. Un renouveau se produit en
1979 avec la presse militante d’affirmation
communautaire (Gai pied, Masques…).
Une reconnaissance sociale se fait peu
à peu au travers d’associations, de manifestations,
de publications. Les revues
scientifiques n’osent plus affirmer aussi
ouvertement la tare, la névrose, que constituerait
l’homosexualité, à l’instar des religieux
et des médecins d’antan. Un courant
d’opinion se dessine. De plus en plus
de personnalités, d’intellectuels revendiquent
leur homosexualité publiquement
ou dénoncent la diffamation contre l’homosexualité.
A Paris, quelques dizaines de lieux commerciaux
gais existent en 1970. 180 sont
répertoriés en 1983. A l’Assemblé, les lois
discriminantes envers les homosexuels
mobilisent et le 4 août 1982, la loi antihomosexualité
est abolie.

La lutte peut désormais passer du terrain
législatif au terrain des représentations et
à l’action contre les discriminations dans
les modes de vie. Dans les années 80-90,
la lutte contre le SIDA devient prioritaire.
L’enjeu est de faire reconnaître les homosexuels
par les pouvoirs publics. C’est ce
terrain, celui de la visibilité, qui est entre
autre occupé par les marches des fiertés
qui ont lieu tout les ans dans les grandes
villes de France.

Benco, [Le Mans]

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