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Les Rencontres Internationales de Jeunes : un espace d’expérimentation
vendredi 6 juillet 2007, par
Le programme des RIJ donne le ton
des discussions : comprendre cette
société pour la changer. Mais cette
volonté de changer les choses ne se limite
pas à des débats. La théorie doit être reliée
à la pratique.
Le premier principe mis en pratique, c’est
celui de la solidarité. Les prix du camp sont
ajustés selon les pays pour qu’un Polonais
ne soit pas obligé de se ruiner pour venir.
Dans la même idée, une monnaie interne
au camp existe. Le taux de change dépend
des pays (et non de la monnaie) ce qui
permet de prendre en compte les différences
importantes de salaire et de niveau de
vie qui existent. L’objectif est que tout le
monde puisse acheter une boisson à un
prix abordable : donc
sans se ruiner pour les
pays les plus pauvres
alors que pour les pays
les plus riches, le prix
aurait été dérisoire.
Le camp est en partie
autogéré. Nous
voulons construire une
société dans laquelle
chacun participera à la
prise de décision, au
fonctionnement et où
les tâches seront faites de manière collective
par toutes et tous. Voila pourquoi la
sécurité du camp, le nettoyage, la tenue
du bar sont effectués par l’ensemble des
participants. Cette expérience (certes très
limitée), c’est avant tout pour comprendre
par la pratique que si l’on s’organise, il est
tout à fait possible de prendre en main
nos vies.
Durant le camp, nous tentons également
de construire d’autres rapports entre individus.
Dans la société capitaliste, l’exploitation
n’est pas la seule oppression subie :
des rapports de domination hommes/femmes
introduisent ce que nous appelons
une oppression spécifique des femmes.
L’espace et la fête femme sont non mixtes.
Il s’agit notamment de permettre à toutes
de prendre conscience de cette oppression
en expérimentant des rapports différents.
Dans cette société, notre sexualité est
taboue. Dans le cadre
de cette société, nous
nous construisons
selon des normes
établies. Ces normes
agissent également
en structurant les
rapports entre individus.
L’espace et la
fête LGBT (Lesbienne
Gay Bi Trans) sont
des moyens pour
saisir ce que sont
les normes et d’essayer de s’en défaire à
un niveau individuel, dans sa construction
propre ; mais aussi dans les rapports
sociaux.
En attendant de pouvoir construire une
société débarrassée de toute oppression
et permettant l’émancipation de tous, les
RIJ sont l’occasion de saisir par nos débats
et notre pratique la réalité de la société
capitaliste pour la changer. Loin de vouloir
créer une micro société parfaite, le camp
est l’occasion d’expérimenter un avant-goût
de cette autre société.
Pacontan, [Jussieu]