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Nouveau procès pour La Rumeur ?
jeudi 19 juillet 2007, par
« Les rapports du ministère de l’Intérieur ne
feront jamais état des centaines de nos frères
abattus par les forces de police sans qu’aucun
des assassins n’ait été inquiété ». C’est pour
ce texte, publié en 2002 dans un fanzine que
Hamé, chanteur du groupe de rap La Rumeur,
était passé en procès en 2005. Mais la Justice
l’avait alors relaxé. Pour le ministère de l’intérieur,
une telle mesure est inacceptable. Commencée
sous Sarkozy, continuée sous Villepin, puis de
nouveau sous Sarkozy, l’affaire ne s’arrête pas
là. L’avocat général de la Cour de cassation,
Jacques Mouton, a estimé que la relaxe était
injustifiée et a demandé que cette décision soit
cassée. Pour lui, les propos du rappeur contenaient
« bien des faits précis et déterminés
de nature à porter atteinte à l’honneur et à la
considération de la police nationale. » Rappeler
le massacre des Algériens à Paris le 17 octobre
1961, la mort de Malik Oussékine en 1986 et les
bavures qui ont lieu tous les mois en France, ce
n’est pas exercer sa mémoire, c’est de la « diffamation
envers une administration publique »,
selon M. Mouton.
Pour Hamé, les motivations sont la volonté de
« censurer toute expression critique ou contestataire
qui émanerait des quartiers ou d’expériences
culturelles, artistiques, issues des quartiers
», et « de ne surtout pas laisser aboutir une
sorte de jurisprudence qui serait favorable, non
seulement au rap » mais aussi aux associations
qui dénoncent les bavures policières.