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Contre le « service minimum  » !

Défense du droit de grève !

jeudi 19 juillet 2007, par RED

Sarkozy a déclaré qu’il compte briser
le droit de grève des travailleurs
des transports. Cette casse du
droit de grève sera baptisée la loi du « service
minimum » et contiendra un ensemble
d’obstacles supplémentaires à l’exercice du
droit de grève. Par exemple, à part le fait
que les syndicats doivent déjà déposer 5
jours avant une grève un « préavis » – ce qui
laisse à la direction largement le temps de
multiplier les pressions, les menaces, de forcer
des non-grévistes à occuper des postes
qui ne sont pas les leurs etc. – les grévistes
devront s’inscrire individuellement auprès
de la direction et attendre deux jours avant
d’avoir le droit de rejoindre une grève. Mais
la direction de l’entreprise n’aura ni à prévenir,
ni à consulter un à un les travailleurs
chaque fois qu’elle fait passer un mauvais
coup ! Dans les faits, une telle loi leur interdirait
de participer à des mouvements comme
celui qu’on a connu pendant l’hiver 1995 (où
la grève massive des cheminots a fait reculer
le gouvernement) ou contre le CPE. Si les
millions de grévistes avaient été obligés de
s’inscrire individuellement, un par un, auprès
du proviseur, du président d’université ou
du patron, et d’attendre deux jours avant de
pouvoir participer à une seule journée d’action,
le mouvement n’aurait pas pu exister !

Si Sarkozy se souciait réellement des
conditions de transports des usagers qu’il
dit être « pris en otage » lors des quelques
grèves qui éclatent chaque année, il
dénoncerait le manque de trains, de bus,
de personnel, les retards, les pannes, les
annulations, les entassements, l’absence
de climatisation, les fermetures de lignes
et le mauvais état du matériel. Il annoncerait
qu’il prendrait sur les profits des entreprises
pour y remédier, pas qu’il briserait
le droit de grève de ces travailleurs qui
se mobilisent pour se défendre, bien sûr,
mais aussi pour défendre le service public
et qui sont souvent bien seuls à le faire.

Cette première attaque en annonce
d’autres. Sarkozy a laissé entendre qu’il
pourrait interdire les grèves « minoritaires
 » ! Ainsi, des grèves comme celle
des 500 ouvriers de PSA-Citroën en avril
pourraient être interdites sous prétexte
qu’elle n’était pas suivie par l’ensemble
des 4 500 salariés de l’usine ! Si Sarkozy
veut briser le droit de grève, c’est bien
parce que c’est l’arme la plus puissante
des travailleurs, accessible à tous les
travailleurs, français comme immigrés,
majeurs comme mineurs. Parce que la
grève permet de paralyser la production,
l’économie, la pompe à profits et donc de
frapper durement le patronat et ses représentants
au gouvernement. Alors, même
si les dirigeants des principales organisations
syndicales s’apprêtent à négocier
sur la façon dont sera mise en place cette
attaque, dans leur propre intérêt comme
dans celui de l’immense majorité des usagers
qui sont aussi des travailleurs, aucun
travailleur ne peut accepter la casse du
droit de grève.

Axel, [Nanterre]

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