Une lutte dans un désert syndical

La situation des jeunes travailleurs
dans l’État Espagnol est marquée
par un taux très important de flexibilité
et d’exploitation. Dans certains secteurs,
comme celui de l’hôtellerie, un grand
nombre de travailleurs n’a même pas de
contrat. C’est malgré toutes ces difficultés
qu’un groupe de travailleurs d’un Mcdonald’s
de Grenada (Andalousie) tente de s’organiser
pour Défendre leurs droits. C’est curieux,
car même si nos droits du travail diminuent
avec chaque réforme du travail implantée
dans notre pays depuis la transition, on peut
dire que si le code du travail était respecté,
nos conditions de travail s’amélioreraient.
Prenons comme exemple ce que dit le code
du travail sur les contrats : ceux-ci doivent
être comme norme des CDI et exceptionnellement
des CDD, cependant la réalité est
l’inverse.

En étant conscient que la seule façon
d’améliorer ces conditions de travail
(actuellement ceci passe par faire respecter
le code du travail) passe par l’organisation
des travailleurs, un groupe de
collègues du Mcdonald’s-Station de la ville
de Grenade avons decidé de préparer des
élections pour élire un comité d’entreprise.
La direction du McDo a mis peu de temps
à réagir en créant tout d’abord une liste
“indépendante”. Ces élections furent très
serrées, mais elles furent cependant remportées
par les travailleurs qui nous étions
présentés dans une liste de CCOO (syndicat
majoritaire dans l’État Espagnol).
Après les élections en Avril, la discrimination
et la répression syndicale a été à
l’ordre du jour dans le McDo.

La situation aujourd’hui est complexe
puisque tous les membres de la liste de
CCOO ainsi que les sympathisants ne sont
plus dans l’entreprise : soit suite à des
licenciements, soit suite à des pressions
psychologiques. Ceci était prévisible puisque
la création d’un comité d’entreprise
que la direction du McDo ne contrôlerait
pas voulait dire ajuster tous les contrats
au code du travail ainsi qu’une amélioration
du rapport de force en notre faveur.
Comme nous le disions auparavant la
situation est compliquée, mais le conflit
est ouvert et les licenciements nous ont
permis de radicaliser la lutte. Notre campagne
est centrée d’un côté sur le fait de
sortir le conflit de la boîte, avec l’aide d’un
comité de soutien en solidarité avec les
travailleurs et en faisant des rassemblements,
des collages, des diffs et d’un autre
coté en discutant avec les travailleurs qui
continue dans l’entreprise en leur expliquant
nos actions et en diffant une feuille
de boîte toutes les semaines.

Être conscient des difficultés de la lutte,
ne veut pas dire être pessimiste mais
plutôt être mieux préparé pour pouvoir
entreprendre la bataille et réussir ce que
nous nous proposons. Le conflit est dur
mais nous devons lutter jusqu’à la fin pour
la dignité du travail et pour la réadmission
de tous les collègues. Pour plus d’info vous
pouvez consulter le blog : mcrepression.blogspot.com ou nous envoyer un mail :
mcrepression@gmail.com.

Alex, [Militant de ERA]