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De la première àla seconde Intifada

La résistance palestinienne

jeudi 19 juillet 2007, par RED

La première Intifada éclate
le 9 décembre 1987 simultanément
dans les villes et
les camps de Cisjordanie et
Gaza. Face à une situation de
pire en pire : les destructions de maisons et
les confiscations de terres se multiplient, le
nombre de colonies explose…
Cette Intifada est un réel mouvement
populaire, auto organisé avec une prise en
charge de la mobilisation par des comités
populaires. De nombreuses grèves ont lieu
et il faut noter une participation très active
des femmes. Il s’agit d’un réel mouvement
de masse présentant les traits fondamentaux
d’une révolution naissante.

Une répression très violente d’Israël
s’abat et dès 1988 la direction de l’OLP
exilée à Tunis tente de reprendre les choses
en main face aux nouveaux dirigeants
émergents de la lutte sur le terrain. Après
cinq ans d’Intifada, la direction de l’OLP a
de plus en plus de difficultés à contenir la
radicalisation de tous ces éléments.

Les accords d’Oslo : un piège sans issues pour les Palestiniens

Ces accords présentés par beaucoup
comme une conquête révolutionnaire de
la première Intifada étaient issus des USA
et d’Israël pour mettre fin à l’insurrection
populaire des Palestiniens. Ils faisaient
partie intégrante de la stratégie des impérialistes
dans la région.

Le texte fondateur de ce processus
devant aboutir à « un règlement définitif
du conflit » au bout de cinq ans, a été
signé à Washington le 13 septembre 1993.
Cette « déclaration de principes » mettait
en place une Autorité Palestinienne intérimaire,
chargée d’administrer la Cisjordanie
et Gaza. La mission principale confiée à
l’AP était d’assurer la sécurité d’Israël en
échange de la promesse « d’une autonomie
future ».

Le plus important à souligner est que ces
accords confèrent un statut légal à l’occupation
en échange d’une autonomie sous
contrôle. C’est clairement non pas un pas
vers la libération nationale, mais un pas de
plus dans l’abandon des fondements de la
lutte historique du peuple palestinien.
Toute une série d’accords va suivre, les
accords de Taba en 1995 sont les plus
importants après Oslo. Ils comprennent
notamment l’abrogation de l’article de la
charte de l’OLP sur la destruction de l’État
d’Israël et le découpage en « zones » des
territoires occupés.

Ce découpage sera catastrophique pour
les Palestiniens, notamment pour les
résistants, car les éléments les plus actifs
se retrouvent dans des zones soigneusement
délimitées et contrôlées par l’armée
israélienne. Ceci permet une répression
beaucoup plus aisée et c’est les Israéliens
qui désormais contrôlent la forme des
affrontements futurs.

Militarisation de la seconde Intifada

Fin septembre 2000, suite à la parade
de Sharon sur l’esplanade des
mosquées, les Palestiniens laissent
exploser leur colère. C’est la résultante
de l’intensification de l’occupation
israélienne, mais aussi une
tentative désespérée de sor tir du
piège des accords d’Oslo. Sept ans
après leur signature, les Palestiniens
ne peuvent que constater l’échec de
ce pseudo-processus de paix. Ils ne
peuvent plus ignorer la dégradation
de leurs conditions de vie et les privilèges
qu’ont ceux qui ont négocié
sur leur dos et les ont dépossédés
de leur lutte.

Si cette Intifada présente au début
les caractéristiques d’un mouvement
de résistance populaire, une militarisation
très rapide et la naissance des
« attaques suicides » ne permettront
pas à la majorité de la population de
s’impliquer dans la lutte. Une militarisation
rapide face à la répression
israélienne, mais pas seulement, Arafat
joue un double jeu, et le mouvement
national palestinien est en incapacité
de proposer une stratégie de riposte
de masse face à l’escalade meurtrière
de l’armée israélienne.

Il est dès lors impossible d’établir
une comparaison avec la première
Intifada.

Beaucoup de Palestiniens ont compris
l’utilisation de leur action depuis 1996
par l’AP pour peser sur les négociations,
et ils ne voient plus comment changer les
choses.

Sept ans après, plusieurs milliers
de Palestiniens sont morts et plus de
11 000 sont emprisonnés, un bilan guère
réjouissant… Mais il est important de
souligner que cette Intifada a eu au
moins un mérite : elle a remis en avant
la notion de résistance, ce qui n’est pas
négligeable.

Pauline, [Saint-Denis] et Rola [Jussieu]

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