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Recompositions politiques en Europe

Des expériences multiples et contradictoires...

jeudi 19 juillet 2007, par RED

À la faveur de la campagne électorale qui vient de prendre
fin, tous ceux qui se sont intéressés à ce qui se passait à
la gauche du PS ont pu être les témoins de vifs débats sur
les candidatures unitaires « anti-libérales ». Ce type de débat qui
s’inscrit dans un processus de recomposition politique générale à
« gauche de la gauche » n’est pas propre à la France et connaît des
similitudes dans d’autres pays, notamment européens.

De la social-démocratie au social-libéralisme…

La social-démocratie (PS) a connu ces derniers temps un virage
à droite de plus en plus marqué. L’explication est simple : lorsque
le capitalisme se portait bien, il pouvait lâcher quelques miettes
aux travailleurs sur les profits qu’il engrangeait afin d’acheter la
paix sociale. Les partis réformistes de type PS pouvaient alors
justifier leur stratégie de gestion du système en expliquant qu’il
était possible de gagner des améliorations dans le cadre du
système. Depuis une quarantaine d’années, le capitalisme est
entré dans une période de crise durable et ne peut plus lâcher
ces quelques miettes de profits. Ainsi pour pouvoir se maintenir
au pouvoir, la social-démocratie a dû s’adapter aux nouvelles
contraintes du système et accepter le libéralisme. Son tournant
vers le social-libéralisme s’est donc opéré progressivement. Ceci
a donc libéré un nouvel espace à gauche de la gauche.

Des expériences contradictoires : le PRC (Italie) et le SSP (Écosse)

Ces différents processus de recompositions politiques ont
des résultats souvent contradictoires. Ainsi en Écosse, le SSP
(Socialist Scottish Party) a regroupé l’ensemble des forces anticapitalistes
et pour l’indépendance en Écosse, notamment des
camarades issus de « The militant », organisation révolutionnaire
écossaise. Le SSP a participé aux campagnes contre la guerre en
Irak et contre la présence de bases nucléaires sur le sol écossais.
En mai 2003, avec 128 026 voix (7.68 %), le SSP parvient à faire élire
six députés au parlement écossais. Quatre de ces députés furent
par la suite temporairement exclus du parlement pour avoir, protesté
énergiquement dans l’enceinte même du parlement contre la
tenue du sommet du G8, à Gleneagles. Ainsi, malgré des difficultés
rencontrées dans le processus et une scission dans le parti il y
a peu de temps, l’expérience du SSP reste globalement positive et
a permis aux forces défendant la perspective d’une Écosse libre,
indépendante et socialiste de se retrouver ensemble.

L’expérience du PRC (parti de la refondation communiste) en
Italie est moins concluante. Il a été formé en 1991 à la suite d’une
scission dans le PC italien et est issu de l’aile gauche du PCI.
Actuellement il fait partie de l’alliance électorale de l’Union qui
est une coalition de centre-gauche aujourd’hui au pouvoir derrière
Romano Prodi (ex-président de la commission européenne). Ainsi
le PRC se retrouve à gérer le système dans le cadre de l’alliance
gouvernementale qui va jusqu’au centre et qui applique une politique
des plus libérales !

Et en France ?

Aux vues des expériences de ces différents pays, si un tel processus
de recomposition ou de création d’un nouveau parti devait
voir le jour en France, il serait nécessaire que ce soit sur des bases
claires vis-à-vis des institutions. L’affirmation de refuser de gérer
ou cogérer le système (notamment avec le PS) doit être affirmée
d’emblée. Un tel processus devrait donc se donner pour objectif
le renversement du système capitaliste et la construction d’une
autre société. Et ceci ne peut se faire que par les luttes !

Damien, [Lille]

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