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Motion de la direction nationale de la LCR

Pour la fondation d’un nouveau parti anti-capitaliste

jeudi 19 juillet 2007, par RED

Afin de lancer le débat sur la perspective d’un
nouveau parti anticapitaliste, d’abord parmi les
militantes et les militants de la LCR, puis parmi
tous ceux et toutes celles qui pourraient être
intéressés par ce projet, la direction nationale
de la LCR a adopté la motion ci-dessous. Elle ne
préjuge évidemment pas des suites d’une discussion
qui ne fait que commencer et qui va se
poursuivre dans les mois qui viennent.

1. L’injustice n’a pas régressé dans le monde.
Bien au contraire, elle continue à frapper des
milliards d’être humains. Cette injustice multiforme
est l’inévitable conséquence d’un système
d’organisation de la société, le capitalisme, dont
le moteur demeure la recherche de la satisfaction
de la soif de pouvoir et de profits d’une
toute petite minorité. Ici, les profits exorbitants
du CAC 40, les parachutes dorés, les salaires
faramineux des dirigeants s’accompagnent
d’un accroissement des inégalités, souvent
de la détresse. C’est la course folle au profit,
accentuée encore par les politiques libérales
qui dominent la globalisation capitaliste, qui
génère la misère, le mal-logement, la précarité,
qui creuse les inégalités sociales, qui détruit
les services publics et les protections sociales,
qui provoque des guerres et le pillage du tiersmonde,
qui met en danger toute l’humanité par
une gestion catastrophique des ressources et
de l’énergie.

La logique de la concurrence de tous contre
tous, de la privatisation du monde, et celle
des solidarités, du partage des richesses, de
la démocratie la plus large, sont inconciliables.
Pour en finir avec la dictature des actionnaires,
de la propriété privée capitaliste, il faudra des
mobilisations puissantes, généralisées, des
grèves, des manifestations, des occupations.
L’avenir de la société est entre les mains des
classes exploitées, des salariés qui produisent
toutes les richesses.

2. Au nom de la rupture, la politique de Nicolas
Sarkozy, s’inscrit, en réalité, dans la continuité et
l’approfondissement des politiques capitalistes,
libérales et antisociales. Le gouvernement
Sarkozy-Fillon est au service des plus riches et
des gros actionnaires. Cette droite-là, c’est aussi
un programme profondément dangereux pour
les libertés publiques, le droit d’expression, les
droits des immigrés, les droits des femmes, les
jeunes victimes des discriminations. Il faut mettre
en échec Sarkozy et le Medef par la mise en
place de larges fronts unitaires.

3. Nous ne pouvons pas compter sur le PS pour
conduire une opposition digne de ce nom.
Converti au libéralisme, miné par les ambitions,
de plus en plus obnubilé par l’alliance avec les
centristes, le PS ne peut pas conduire un changement
de politique qui permette concrètement
d’améliorer le sort de millions de personnes.
Il a abdiqué de toute velléité de contestation
de l’ordre établi pour se plier à la logique
de la mondialisation financière et impérialiste.
Quant à la direction du Parti communiste, elle
n’offre aucune perspective indépendante du PS
et s’enferme dans sa propre crise. Toute alliance
institutionnelle avec le PS est vaine, source de nouvelles désillusions. Il faut rompre avec
les politiques menées par tous les gouvernements
successifs.

Une page est tournée. Celles et ceux qui entendent
lutter sans concession contre la politique
de ce gouvernement, instrument du Medef, celles
et ceux qui veulent défendre un programme
d’urgence anticapitaliste, à l’image de celui qu’a
porté Olivier Besancenot à la présidentielle,
ont besoin d’un nouveau parti qui défende les
intérêts des travailleurs et des travailleuses, de
tous les opprimés, de tous les exploités. C’est
pourquoi nous proposons que tous les anticapitalistes
se rassemblent dans un nouveau parti,
implanté dans la jeunesse, les entreprises, les
services publics, les quartiers populaires, pour
construire les mobilisations d’aujourd’hui qui,
pour nous, doivent préparer un changement
radical, révolutionnaire, de la société. Nous ne
partons pas de rien. D’imposantes luttes ont
eu lieu ces dernières années et on sent la résistance,
rejointe par une nouvelle génération, s’organiser
face aux attaques du nouveau pouvoir.

4. Concrètement, nous souhaitons un débat
commun avec toutes celles et tous ceux, individus,
équipes militantes, courants politiques :
 qui veulent défendre un programme anticapitaliste
dans les luttes et aux élections ;
 qui se situent dans la plus stricte indépendance
avec le PS et refusent de cogérer les institutions
avec celui-ci, voulant centrer leur activité
sur la lutte de classe, la mobilisation sociale et
politique ;
 qui veulent se regrouper dans un cadre politique
organisé, militant, national et démocratique,
un parti tissant des liens internationaux avec les
forces qui défendent une telle perspective.

5. Dans un premier temps, nous proposons que
s’organisent, dès la rentrée de septembre, des
réunions dans le plus grand nombre de villes,
de quartiers, d’entreprises, de facs et de lycées
possibles. Il s’agira de débattre à la fois des formes
et des moyens de la riposte indispensable
aux mesures prises par le gouvernement, du
programme et du fonctionnement démocratique
du parti que nous voulons créer, de la
présentation, dans un maximum de villes, pour
les prochaines échéances municipales, de listes
anticapitalistes totalement indépendantes du PS
et de ses alliés. La constitution de ces listes participera
de la démarche pour le nouveau parti.

Dans le cadre du congrès national de la LCR, qui
est d’ores et déjà lancé, nous ferons un bilan
d’étape du processus et ferons de nouvelles
propositions pour aller plus loin et rendre possible
la convergence de toutes et de tous dans
un nouveau parti. Ensuite, nous envisageons la
tenue d’assises départementales vers un congrès
national de fondation de ce nouveau parti
anticapitaliste, féministe, écologiste, internationaliste,
et socialiste. Résister, se mobiliser et s’organiser,
agir, débattre et décider, c’est ce que
nous proposons de faire ensemble, à égalité.

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