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Nouvelle période, nouvelles tà¢ches
jeudi 19 juillet 2007, par
La mobilisation contre le plan
Juppé pendant l’hiver 1995,
victorieuse à la suite de la
plus grande grève dans le secteur
public depuis mai 1968
marque le début d’un nouveau cycle de luttes.
Les années suivantes verront se succéder
les mobilisations d’ampleur : mouvement des
chômeurs en 97, mouvements lycéens contre
la diminution des moyens en 98-99 et contre
la loi Fillon en 2005, grèves contre la réforme
des retraites et contre la réforme LMD en
2003, lutte des intermittents, révolte dans les
quartiers populaires à l’automne 2005, lutte
pour le retrait du CPE et de la LEC en 2006…
Cette remontée des luttes s’accompagne
d’un renforcement de l’ensemble du mouvement
social, ainsi l’année 1995 est aussi
celle de la première marche des fiertés
homo, bi et trans, à laquelle appellent les
grandes confédérations syndicales, 80 000
personnes défilent alors à Paris, plus de
700 000 cette année dans toute la France.
Les luttes antiracistes se développent également,
contre la double peine, contre les
expulsions de Sans-papiers avec l’occupation
de l’Église Saint-Bernard en 1996
et qui se poursuit aujourd’hui à une large
échelle avec RESF…
Les contradictions de la période
Cette période est cependant particulièrement
contradictoire car malgré la forte
combativité qu’a montrée presque chaque
secteur de la population, le rapport de
force reste clairement défavorable à la
classe ouvrière, la plupart des luttes restant
défensives et nombre d’entre elles se
soldant par des échecs.
La mondialisation et la concurrence
accrue qu’elle entraîne rendent nécessaire
pour la bourgeoisie une augmentation
toujours plus forte et toujours
plus rapide des profits. Pour le patronat,
l’objectif est donc clair, c’est la casse de
tous les acquis sociaux le plus vite possible
et donc une nécessaire confrontation
avec le mouvement ouvrier avec pour
but son écrasement. Cette demande de
la bourgeoisie trouve sa réponse dans
l’avènement d’une droite plus dure dont
la seule « rupture » avec l’ancienne est
une accélération et une aggravation des
politiques menées jusque-là. Dans ce
contexte, le PS a définitivement adopté
un projet d’accompagnement du libéralisme,
en témoigne le nombre de privatisations
d’entreprises publiques par
le gouvernement Jospin, plus important
que sous les deux législatures de droite
précédentes réunies, et le programme
de Ségolène Royale que l’on peinait à
distinguer de celui de Sarkozy.
Tous ces éléments concourent à donner
un écho de plus en plus important
aux révolutionnaires. Cela se traduit
dans les résultats cumulés des candidat-
e-s révolutionnaires aux élections
présidentielles : 1,6 million de voix en
1995, 2,8 millions en 2002 et 2 millions
en 2007.
Nouvelle place des révolutionnaires
Mais on mesure surtout cette évolution
à notre position dans les luttes. Au
cours des mobilisations de ces dernières
années, les militants révolutionnaires ont
fait la preuve auprès des jeunes et des travailleurs
de leur valeur et de leur efficacité
devenant ainsi des militants de référence,
particulièrement dans la jeunesse. Ainsi
durant le mouvement du printemps 2006
les révolutionnaires étaient massivement
présents dans les coordinations nationales,
et son collectif de porte-parole et
à l’origine de la plupart des appels votés
en coord.
Le fait que notre intervention puisse
désormais être décisive pour l’issue des
luttes nous donne de nouvelles responsabilités,
nous devons être à l’initiative
des mobilisations. À voire les directions
syndicales négocier avec le gouvernement,
on ne peut en effet pas attendre sur elles.
Mais on ne doit pas s’arrêter là, il faut
convaincre qu’au-delà de la satisfaction
de revendications immédiates (rejet du
CPE, maintien du droit de grève…) la
seule possibilité de renverser le rapport de
force en notre faveur est une confrontation
globale avec l’État. Face à un gouvernement
qui attaque partout à la fois nous
devons répondre encore plus largement,
être offensifs en défendant des revendications
transitoires (allocation d’autonomie
pour tous les jeunes, interdiction des
licenciements, augmentation de tous les
salaires de 300 euros…). La grève de PSA
Aulnay est exemplaire à cet égard, autour
d’un noyau de militants révolutionnaires,
les salariés se sont ainsi battus pendant
6 semaines pour obtenir la transformation
de tous les contrats précaires en CDI,
l’augmentation de tous les salaires de
300 euros et un salaire minimum à l’embauche
de 1 500 euros.
Seb, [Metz]