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Les Enfants de la Terre : Un roman féministe sur les « à¢ges farouches  »
dimanche 29 juillet 2007, par
Si vous ne savez pas quoi lire cet
été sur la plage (avant de prendre
les pavés de la rentrée), emportez
avec vous les cinq volumes des Enfants de la
Terre de Jean Auel.
Cette épopée se passe lors de la dernière
glaciation qu’ait connue la Terre,
il y a plus de 30 000 ans. Une petite fille
de cinq ans, Ayla, une humaine sapiens
est recueillie et élevée par un clan de
néandertaliens, (les « Têtes Plates »). La
civilisation prêtée au Clan est profondément
patriarcale : les hommes dominent
et asservissent complètement les femmes.
Mais Ayla ne veut pas uniquement faire les
tâches réservées aux femmes (s’occuper
du foyer, des enfants, et aussi dépecer les
bêtes, porter le produit de la chasse, faire
la cueillette…) mais aussi les tâches valorisantes
(chasser, pêcher). L’opposition
entre la vieille civilisation et les volontés
émancipatrices d’Ayla qui vont produire de
petites révolutions dans le clan est le coeur
du premier tome.
Lutter contre le patriarcat et le racisme
Chassée à la fin du premier tome, Ayla va
partir à la rencontre des Sapiens comme
elle (les « Autres »). Jean Auel prête aux
Autres une civilisation profondément
matriarcale. Et l’on découvre la supériorité
de cette civilisation sur le Patriarcat. Mais
en arrière-plan, les Autres ont développé
un racisme profond contre les Têtes Plates.
Seule Ayla, à la confluence de ces deux
civilisations permettra de venir à bout
de ce racisme-là où elle passe, de la Mer
Noire au Périgord…
Enfin, Ayla est dans une période de
découvertes (même si elle fait quelques
découvertes
achroniques) :
la domestication
du loup et
du cheval, la
découverte du silex pour faire du feu…
Jean Auel arrive à faire passer l’intensité
de la recherche et de la découverte d’un
nouvel outil.
À la fin de cette épopée on ne peut
qu’être convaincu sur l’importance des
luttes féministes et antiracistes. Mais à
l’époque la propriété privée n’avait pas
encore fait totalement son oeuvre : chez les
autres et les têtes plates, même s’il y a des
foyers privés, ce qui est récolté ou chassé
en plus peut-être redistribué pour toute
la tribu. Aujourd’hui, il en va autrement et
pour gagner sur le long terme, les luttes
féministe et antiraciste sont indissociable
de la lutte contre le capitalisme !
Bernardo, [Jussieu]
À lire :
– Les Enfants de la Terre T1 : Le Clan de l’ours
des cavernes
– Les Enfants de la Terre T2 : La Vallée des chevaux
– Les Enfants de la Terre T3 : Les Chasseurs de
mammouths
– Les Enfants de la Terre T4 : Le grand Voyage
(parfois séparé en 2 volumes : Le grand Voyage
et le Retour d’Ayla)
– Les Enfants de la Terre T5 : Le Monde des
enfants de la terre