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La nécessité d’une intervention consciente de la classe ouvrière
jeudi 19 juillet 2007, par
Le « pouvoir des travailleurs »
Le pouvoir des travailleurs, l’auto-organisation
dans les usines ne sont pas acceptables
par la bourgeoisie, cela remet en
cause son existence. L’organisation d’une
contre société par les travailleurs, c’est
la constitution d’un « double pouvoir »,
c’est-à-dire de deux pouvoirs contradictoires.
Aujourd’hui, cela peut se voir dans
l’opposition entre la démocratie parlementaire
appuyée sur le suffrage universel et
le pouvoir des travailleurs par les comités
d’usine ou de quartiers. Ces pouvoirs sont
opposés concrètement dans l’organisation
quotidienne de la société. L’État bourgeois
ne veut pas dépérir et abandonner ses
fonctions, car elles permettent la stabilité
actuelle de la société (ce qu’acceptent de
conserver les réformistes). Il ne se laissera
pas faire si l’on veut réduire ses pouvoirs.
C’est pour cela que se sont développées
par le passé des guerres civiles. C’est
tout cela qui détermine la nécessité de la
révolution. La révolution, c’est simplement
la rupture dans la situation de double
pouvoir. La « prise du pouvoir » par les travailleurs,
c’est l’affirmation que le pouvoir
des travailleurs est légitime et que l’État
bourgeois n’existe plus. Les tâches de
l’État des travailleurs sont de commencer
à organiser la société par ceux qui produisent.
Mais aussi, pour avoir les moyens de
résister face à la bourgeoisie et de manière
générale de manière transitoire, il doit
ôter les instruments de répression (police,
armée) des mains de la bourgeoisie et en
donner aux travailleurs. C’est ce que nous
appelons la « dictature du prolétariat », le
« pouvoir des travailleurs ». Cela ne signifie
pas qu’il n’y a pas de démocratie, mais
que les instruments de répression sont
aux mains des prolétaires.
La nécessité d’une organisation révolutionnaire
Tout cela, c’est une intervention consciente,
organisée, de la classe qui produit
collectivement en étant obligée de le faire
toute sa vie. Ce qui signifie aussi qu’il est
difficile pour cette classe d’avoir la conscience
qu’il faut le faire : chaque travailleur
n’a qu’une expérience et une vision limitée
de la société, des différenciations politiques
sont inévitables entre les travailleurs
et, enfin, les travailleurs ne luttent pas en
permanence, ce qui conduit à des pertes
dans la conscience. Il est donc nécessaire
que les membres de la classe ouvrière, la
classe des travailleurs, qui ont conscience
de leurs tâches révolutionnaires, s’organisent.
Ernest Mandel listait quatre tâches
à cette organisation : (1) La diffusion des
idées révolutionnaires (2) L’éducation de
militants d’avant-garde, c’est-à-dire que
chaque militant ait des connaissances
programmatiques aussi fortes que possible
et soit capable d’avoir une audience,
une légitimité importante autour de lui,
pour postuler à la direction des masses
(c’est-à-dire proposer des actions que les masses soient convaincues de suivre) (3)
Le rassemblement dans une organisation
nationale et internationale pour avoir une
vue d’ensemble, être capable d’intégrer
les élaborations et les expériences des
mouvements révolutionnaires et sociaux
dans le monde entier (4) Une capacité à
déclencher des actions exemplaires (grèves,
luttes…) qui montrent le sens de la
stratégie des révolutionnaires. C’est notre
tâche aujourd’hui, en construisant une
organisation révolutionnaire et en construisant
la Quatrième Internationale.
Mahmoud, [LCR Tour]